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31/01/2011

Quatuor Alcan: création mondiale

Événement notable et moments exceptionnels mardi dernier (25 janvier) à l'église Notre-Dame de-Grâce de Chicoutimi: la présentation d'une oeuvre musicale en première mondiale. Gracieuseté du Quatuor Alcan qui avait mis au programme de son concert un quatuor du compositeur Airat Ichmouratov, jamais joué en public auparavant.

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(photo Laetitia Deconinck, Le Soleil)

Celui-ci, Québécois d'adoption né en Russie, est venu présenter au public sa nouvelle oeuvre, le Quatuor à cordes numéro 3. Il a expliqué l'avoir écrite alors que sa femme était malade, ce qui explique, disait-il, l'émotion qui s'en dégage. Il a dit aussi que c'est l'oeuvre qui le représente le mieux: on pouvait déduire de ses propos qu'il estime s'être détaché de quelques  influences ayant jusque-là marqué son travail de compositeur, celles de Tchaïkovsky et de Chostakovitch notamment.

Mon opinion de non-spécialiste: sa musique est à la fois belle, accessible et complexe, de style plutôt classique (par opposition à moderne), imprégnée de ce qu'on peut appeler l'âme slave (comme par exemple chez Borodine, Dvorak, Bartok, Smetana). Elle est parsemée de références à la musique traditionnelle et folklorique de ces contrées. On n'y trouve ni les dissonances, ni les audaces extrêmes, ni les manipulations spéciales d'instruments régulièrement demandées par les compositeurs d'aujourd'hui.

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Avec leur fougue et leur engagement habituels, David Ellis, Luc Beauchemin, Nathalie Camus et Laura Andriani ont mis en valeur les qualités et le dynamisme de cette musique, et nous en ont livré un petit bout en rappel.

L'interprétation et le concert se sont terminés par quelques effusions de bon aloi entre le compositeur et les membres du Quatuor Alcan, auxquels il a dédié cette oeuvre.

Quelques notes

- Au programme du concert également, des quatuors de Mendelssohn (op. 12) et de Beethoven (no 9, opus 59, no 3): magnifiques, les oeuvres autant que les interprètes. Le Beethoven se termine par un allegro dans le style vol du bourdon ou mouvement perpétuel pas piqué des vers.

- Même si la création d'une oeuvre musicale est un événement assez rare de nos jours, ce n'est pas la première fois que le Quatuor Alcan en offrait une. Je me souviens d'un concert où les musiciens avaient joué une pièce (très courte) de la compositrice Isabelle Panneton. Preuve que ces musiciens sont non seulement excellents, mais qu'ils participent activement à la vie et à la création musicales d'aujourd'hui.

- Le lendemain de ce concert, le compositeur Airat Ichmouratov dirigeait au Palais Montcalm l'Orchestre symphonique de Québec (dont il est chef assistant en résidence), dans un programme de musique du monde où figurait la création d'une autre de ses oeuvres.

- Le Quatuor Alcan effectuera en février prochain une tournée de concerts en Colombie Britannique avec le programme qu'il a joué mardi à Chicoutimi. Je ne sais pas si le compositeur sera du voyage.

- Un mot enfin sur l'église Notre-Dame de Grâce comme salle de concert. Totalement inadaptée. Exception faite du son, qui n'est pas si mal, tout le reste est affreux...

 

29/01/2011

Concert Schumann: l'amour, toujours l'amour

Entendre parler d'amour par un dimanche après-midi (23 janvier dernier) d'extrême froidure. L'amour en mots et en musique, l'amour selon Robert Schumann, offert par des artistes audacieux et engagés est venu réchauffer le coeur des quelque 70 personnes qui s'étaient rendues à la salle Orphée pour entendre ce concert, intitulé Le romantisme de Schumann.

Nathalya Thibault, Schumann, SALRLa soprano Nathalya Thibault a offert les huit lieder du cycle L'amour et la vie d'une femme (Frauenliebe und leben). Les poèmes d'Adelbert von Chamisso mis en musique par Schumann chantent les joies de la passion amoureuse, les transports d'une jeune femme éblouie (sinon aveuglée) par la beauté et les qualités de son bien-aimé. Seul le dernier lied évoque la peine (causée par une dispute ou un abandon), une douleur aussi intense que fut le bonheur qui l'a précédée.

Appuyée par une grande expérience de la scène et une technique bien travaillée, Nathalya Thibeault a livré avec beaucoup d'âme, et dans un excellent allemand (m'a dit un auditeur qui parle bien cette langue) cette  musique superbe, et ces textes au lyrisme à la fois prenant et  quelque peu suranné. Le public l'a écoutée avec beaucoup d'attention, captant les nuances des émotions qu'elle a su bien mettre en valeur. Pour l'interprète, ce récital solo (n'oublions quand même pas l'appui constant et discret de la pianiste Céline Perreault), représentait un défi considérable, qu'elle a relevé avec une belle élégance, avec beaucoup d'aplomb... et un brin de nervosité.

En première partie, 12 élèves en musique du Cégep d'Alma, garçons et filles vêtus de beaux costumes d'époque, ont proposé autant de lieder du même compositeur, entrecoupés par des lectures d'extraits de sa correspondance.

 

groupeSchumann.jpg

Pas évident pour ces jeunes de se lancer dans un tel projet. En général, ils et elles ont assumé, chantant des lieder et des mélodies de Schumann avec tout leur coeur et un peu de trac. Plusieurs d'entre eux ont beaucoup de talent et semblent prometteurs. Mais il est évident que ce romantisme, ces grands élans lyriques, ce non-dit du texte et de la musique, ce n'est pas leur univers. Il leur faudra travailler encore afin d'acquérir la culture générale et musicale, la connaissance des textes et de l'histoire qui viendront compléter la justesse et la beauté de leur voix.

Ce concert, qui a été repris à Alma quelques jours plus tard, était une présentation de la Société d'art lyrique du Royaume, qui a décidé de frapper un grand coup en proposant, d'ici le mois de juin, pas moins de six concerts et spectacles de genres variés.

26/01/2011

Pourquoi pas papa?

IMG_1366.jpgSur la première photo, à gauche, une porte de toilettes pour femmes, avec un pictogramme indiquant qu'il y a à l'intérieur une table à langer et tout ce qu'il faut pour changer bébé. Une invitation à toute maman qui aurait besoin de ces services.

L'autre photo montre la porte voisine, celle des toilettes pour hommes. Surprise! il y a le même pictogramme! Les papas aussi sont donc invités à utiliser les lieux, aménagés également pour eux afin qu'ils puissent s'occuper de bébé.IMG_1365.jpg

C'est mon amie Andrée,  jeune grand-maman au grand coeur et à l'oeil aiguisé, qui m'a fait remarquer ce sympathique détail, montrant qu'à cet endroit, on assume d'emblée l'égalité de l'homme et de la femme en ce qui concerne les soins aux tout-petits.

Je ne sais pas si on trouve cela ailleurs, si c'est une première ou une exception, je n'ai pas vraiment remarqué parce que je n'ai pas, à l'heure actuelle, besoin de ce type de service!

En tout état de cause, j'ai photographié les deux portes. Qui sont situées où? Devinez? Non?

C'est à Montréal. Au siège social de Loto-Québec, rue Sherbrooke. Nous y sommes allées en novembre dernier pour voir la très intéressante exposition intitulée Kaléidoscope, variations sur le verre québécois, était présentée dans la salle Espace Création.

23/01/2011

Un vieux tube sentimental

Je ne voudrais pas que ça devienne une habitude, mais j'ai pleuré encore en écoutant de la musique. Cette fois c'était Le petit âne gris, une chanson (que je ne connaissais pas) d'Hugues Aufray que l'animateur Jean-François Coulombe a fait tourner hier matin pendant son excellente émission La fin de semaine est à 7 heures (tous les samedis à CBJ).

Chaque semaine, une couleur est à l'honneur: hier, c'était le gris: il fut question notamment de matière grise (le cerveau), de métal gris (l'aluminium), de cheveux gris. (L'animateur interroge des spécialistes de ces questions, c'est toujours intéressant et instructif).

Et pourquoi pas, donc, ce petit âne gris. Une histoire simple, touchante et sentimentale. Propre à tirer des larmes.

Voici les paroles de cette chanson, écrite en 1968 (mais ce ne serait pas nécessaire: la diction d'Hugues Aufray, tout jeune sur la vidéo, est impeccable):


Le petit âne gris
par Hugues Aufray


Écoutez cette histoire
Que l'on m'a racontée.
Du fond de ma mémoire
Je vais vous la chanter.
Elle se passe en Provence
Au milieu des moutons
Dans le sud de la France
Au pays des santons.

Quand il vint au domaine
Y avait un beau troupeau.
Les étables étaient pleines
De brebis et d'agneaux
Marchant toujours en tête
Aux premières lueurs
Pour tirer sa charrette
Il mettait tout son cœur.

Au temps des transhumances
Il s'en allait heureux
Remontant la Durance
Honnête et courageux
Mais un jour, de Marseille
Des messieurs sont venus
La ferme était bien vieille
Alors on l'a vendue.

Il resta au village
Tout le monde l'aimait bien
Vaillant, malgré son âge
Et malgré son chagrin.
Image d'évangile
Vivant d'humilité
Il se rendait utile
Auprés du cantonnier.

Cette vie honorable
Un soir, s'est terminée
Dans le fond d'une étable
Tout seul il s'est couché.
Pauvre bête de somme
Il a fermé les yeux.
Abandonne des hommes
Il est mort sans adieux.

Mm mm mmm mm...
Cette chanson sans gloire
Vous racontait la vie
Vous racontait l'histoire
D'un petit âne gris...

 

22/01/2011

Le Défense: un terrain de jeux


IMG_1151.jpgUne autre idée m'est venue à propos de La Défense, à Paris dont j'ai traité dans ma note précédente.  Créé de toutes pièces il y a 50 ans à peine, ce quartier a connu moult bouleversements, modifications, constructions, démolitions.  Ses édifices ont été érigés, rénovés, refaits, certains à plusieurs reprises au cours de ce demi-siècle, et ça continue à bouger vite dans le secteur: des sociétés y emménagent, d'autres en déménagent, d'autres fusionnent ou font fallite, etc...

Par contraste, quand il faut restaurer ou transformer  les vieux quartiers et les monuments anciens de Paris, les contraintes sont énormes, l'histoire pèse lourd et ça prend un temps fou. Chaque pierre est importante et doit être respectée. J'ai déjà vu à la télé des gens, grimpés sur des échafauds, nettoyer avec un NotreDameParis.jpgpetit pinceau des fresques et des frises sculptées... (Ces vieux édifices changent rarement de vocation: les églises, basiliques et cathédrales ont toujours le même pensionnaire...)
Et il faut demeurer fidèle aux plans, à l'histoire d'un bâtiment, respecter son aspect originel ou à tout le moins ne pas le modifier de façon incohérente.

Inutile de dire que tout ça est très long et coûte très cher. C'est d'ailleurs tout à l'honneur des Français que de réaliser de tels travaux: soucieux de leur patrimoine, ils tiennent à le conserver.

La Défense offre donc, quant à elle, un terrain de jeux idéal aux urbanistes, architectes, et autres designers, qui s'en donnent à coeur joie, sans avoir à se soucier du respect des vieilles pierres. Bien sûr il y a des règles à respecter, mais ils peuvent tout de même laisser libre cours à leur imagination et à leur créativité, et en contempler rapidement le résultat.

Il y a eu plus de changements à La Défense en 50 ans que qu'aux environs du Pont-Neuf en 200 ans.

18/01/2011

Gigantisme parisien: La Défense

Pendant notre séjour à Paris, nous avons décidé un jour de pousser jusqu'au quartier périphérique de La Défense, qui en principe n'attire pas beaucoup les touristes. Nous avons pris la ligne 1 du métro en direction Ouest jusqu'à la dernière station, La Défense. Nous étions sortis des limites de la Ville de Paris pour entrer dans les anciennes banlieues: Courbevoie, Puteaux, Nanterre.

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Nous nous sommes promenés, minuscules humains dans cet univers de gratte-ciels, de béton, de métal et de verre. Un quartier au design futuriste, créé de toutes pièces au 20e siècle par la volonté humaine, celle de l'État français en l'occurrence, et grandement développé sous François Mitterand: un espace qui contraste avec les quartiers du centre de Paris et leurs vieux hôtels particuliers, leurs églises, leurs monuments, leurs jardins.IMG_5434.JPG

L'édifice le plus spectaculaire est bien entendu cette Grande Arche majestueuse, hallucinant cube de verre évidé que l'on voit de partout. Nous n'avons pas pu y entrer pour monter jusqu'au sommet, car les ascenseurs panoramiques ne fonctionnaient pas (et si je ne me trompe pas, c'est encore le cas aujourd'hui, cinq ans plus tard!).

 

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 Bien que très moderne, le parvis de la Défense n'est pas dénué de beauté: conçu par des architectes compétents, il offre une belle harmonie entre les hautes tours (qui abritent des sièges sociaux de grandes entreprises, des bureaux, des ministères, des commerces) et l'environnement immédiat, qui offre au visiteur des façades décorées, des sculptures, des bassins, des jets d'eau. Curieusement, même si on est entouré de gratte-ciel, l'esplanade elle-même est tellement vaste et dégagée qu'on a l'impression de pouvoir y respirer plus librement.

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(Facade du CNIT. La grande fresque, réalisée par une technique d'impression numérique sur adhésif microperforé, varie selon les périodes ou les besoins de la publicité.)

Parce que si la vue est partiellement obstruée sur trois côtés par les gratte-ciel, le quatrième offre une extraordinaire perspective: en tournant le dos à la Grande Arche, on se place exactement dans l'axe historique (ouest-est) de Paris, et le regard peut remonter le long des Champs-Élysées, jusqu'à l'Arc de Triomphe (auquel la Grande Arche constitue une réponse et un écho): c'est assez fabuleux, comme on peut le voir sur cette photo prise par Jack:

IMG_5440.JPG

statueLaDefensep.jpgEn regardant vers la droite de la photo, on peut apercevoir (en vert) la statue de la Défense de paris, une sculpture en bronze de Louis-Ernest Barrias qui a donné son nom à l'ensemble, dans lequel elle détonne agréablement aujourd'hui. La voici, ci-contre, pêchée sur Wikipedia.

 

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Nous avons vu quelques-unes des quelque 60 oeuvres d'art moderne (liste complète des oeuvres au bout de ce lien) installées sur le site, comme cette sculpture de Joan Miró, intitulée Personnages, devant le centre commercial Les Quatre Temps.

Ou encore l'Araignée rouge, d'Alexander Calder (c'est lui qui a réalisé la sculpture intitulée L'Homme, située au parc Jean-Drapeau à Montréal): IMG_5455.jpg

araigneeProfil.jpg(De profil, la sculpture a bien l'air d'une araignée.)

 

Et enfin, un bronze de César, le Pouce:

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Nous n'avons passé que quelques heures dans cette forêt de symboles. J'aurais bien aimé avoir plus de temps et pouvoir y magasiner toute une journée. Ce sera pour la prochaine fois...

 

 

17/01/2011

La galaxie Quidam

quidamRoueSoleil.jpgL'homme dans la roue (photo Patrice Laroche, Le Soleil)

 

Quidam à Chicoutimi: je n'allais pas manquer ça. J'ai vu ce spectacle du Cirque du Soleil l'année de sa création, en 1996 à Québec. Voici mon billet:

 

96QuidamBillet.jpgJ'y donc allée samedi, avec mon âme d'enfant: nous avons beaucoup aimé. Comme toujours au Cirque du Soleil, il faut entrer dans le jeu, écouter, regarder, s'abandonner totalement.

afficheQuidam.jpgLes numéros lents, zen ou dramatiques (contorsion aérienne avec soie, équilibre sur canne, équilibre à deux) alternent avec les numéros dynamiques à couper le souffle (cordes lisses, cordes volantes, cordes à sauter, diabolo). Ceux que j'ai nommés sont les meilleurs à mon avis, mais ils sont tous bons, chacun a son charme particulier.

Une mise en scène théâtrale enveloppe le tout d'une atmosphère étrange, intemporelle. Musiciens, danseurs, comédiens, acrobates. Visages souriants ou graves, corps ramassés, étirés, tordus, tenant, soutenant, lançant d'autres corps, se déplaçant au sol ou voltigeant dans les airs. Images, chorégraphies, mini-scènes de théâtre, brèves apparitions de personnages énigmatiques. Magie, mystère, humanité, beauté. Conduite par l'homme sans tête à l'imperméable et au parapluie, la troupe nous emmène en voyage, en apesanteur, hors du temps et de l'espace.

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Quelques notes (plus prosaïques) sur la représentation au centre Georges-Vézina, le samedi 15 janvier 2011 à 16 heures:

- La participation du public (spectateurs choisis au hasard) pour deux numéros: le premier, avec une jeune femme que tente de séduire un clown, a été un succès. Le suivant, tournage d'une scène de cinéma avec quatre spectateurs, fut un peu laborieux et s'est étiré en longueur, car le clown-cinéaste peinait à faire comprendre ses ordres à sa troupe improvisée.

quidamDiabolo.jpg- J'étais assise dans les gradins à l'arrière, et non au parterre comme les deux années précédentes (pour Saltimbanco et Alegria): j'avais une bien meilleure vue d'ensemble, et je sentais bien l'ambiance, l'émerveillement des gens autour de moi.

- En revanche, c'est incroyable comme on est tassé dans ces sièges d'aréna. De vraies sardines, surtout l'hiver avec les manteaux, les foulards, les chapeaux, qu'il faut enlever car il fait très chaud. Je devais retenir à deux mains mon manteau, posé sur mes genoux, pour éviter qu'il touche la tête du spectateur assis devant moi.

- C'était écrit sur le billet et affiché à l'entrée qu'il est interdit d'apporter des appareils photo et caméras vidéo dans la salle sous peine d'expulsion. Mais avant le début du spectacle, tout le monde consulte son iPod ou son téléphone cellulaire: il est très facile de prendre des photos (de piètre qualité cependant) avec ces appareils...

 

quidammeCOuple.jpg

- Pendant les deux semaines précédant le spectacle, rien, autour du centre Georges-Vézina, n'évoquait la présence du Cirque du Soleil à Chicoutimi. Il me semble que cela aurait été la moindre des choses.

- Aucune affiche, aucune banderole, même pas un message (en tout cas je n'en ai pas vu) sur le tableau électronique placé devant l'édifice. Quand je suis allée acheter mon billet au guichet, deux jours avant la représentation, seule une petite affiche dans une porte vitrée annonçait le spectacle. Tout le reste, affiches, publicités, flèches indicatrices, ne parlait que des Saguenéens (junior majeur).

D'ailleurs, les trois autres personnes qui se sont présentées au guichet pendant que j'y étais voulaient des billets pour un match des Sags. Comme si le cirque dérangeait tout ce beau monde. Bizarre....

13/01/2011

Le pays retrouvé

J'ai écrit sur mon profil Facebook que j'avais pleuré en écoutant Marie-Nicole Lemieux chanter Connais-tu le pays, sur son plus récent disque, intitulé Ne me refuse pas.

disqueMNL.jpg

J'ai pleuré parce que c'est beau, bien sûr. Mais cette beauté que je lui entends, outre celle de la voix, de l'interprétation, de l'accompagnement, elle vient de très loin dans mon histoire personnelle.
C'est un des premiers airs d'opéra que j'ai écoutés, à huit-dix ans, sur les 78-tours que possédait mon père. C'était difficile de comprendre les paroles, car la diva (je ne sais plus laquelle) était italienne, ou peut-être américaine. Non francophone donc.
Comment comprendre "le pays des fruits d'or" (j'ai longtemps cru que c'était "le pays du velours") et "la salle aux lambris d'or", qui débutent le deuxième vers de chacun des deux couplets (répétition, allitération, rime intérieure pour les amateurs d'analyse littéraire!),  termes déjà un peu rares pour une enfant, et en outre prononcés avec un fort accent étranger.  Je demandais à mon père: il connaissait presque tout le texte, mais ces quelques passages lui échappaient à lui aussi.
(Je vous parle d'un temps -très ancien- où Internet n'existait pas)
Plus tard, j'ai éventuellement retrouvé toutes ces paroles (elles sont ici, citées par Jack sur son blogue), parce que je les ai vues écrites notamment. Mais je n'ai jamais entendu d'interprétation vraiment satisfaisante de cet air, tiré de l'opéra Mignon, de Jules Massenet.
Peut-être celle de Célestine Galli-Marié, la mezzo-soprano française qui a créé le rôle en 1866, était-elle excellente...
Jusqu'à ce jour récent où j'ai écouté, directement dans mes oreilles via mon iPod, cet air qui figure sur le disque de la contralto jeannoise. Les mots enfin sont là, dans toute leur splendeur et leur poésie (celle de Goethe, fort bien traduite en français par les librettistes). C'est le phrasé de quelqu'un qui comprend intimement ce que dit le texte, et qui sait insuffler vie et beauté à ces vers autant qu'à cette musique.

Joie, nostalgie, souvenirs, musique, beauté: il n'en faut pas plus pour verser quelques larmes.

Vous pouvez l'entendre sur cette vidéo, avec une photo fixe de Marie-Nicole Lemieux:

 

Et c'est d'autant plus extraordinaire et émouvant que cette grande artiste est une femme de ma région, que j'ai rencontrée à quelques reprises, que j'ai entendue en concert plusieurs fois, au Saguenay, à Québec, à Montréal.

C'est cette pièce qui m'a d'abord attirée vers le disque, de même que cette merveille qu'est Mon coeur s'ouvre à ta voix, de Camille Saint-Saëns (tiré de Samson et Dalila, ici sur Youtube), que j'ai beaucoup écouté dans une période troublée de ma vie adulte.
Je connaissais assez peu ou pas du tout les autres arias (sauf bien entendu L'amour est un oiseau rebelle), qui figurent sur le disque: je les ai découverts, ils sont tous magnifiques, et tous en français!!!

 

10/01/2011

Les travaux et les jours

Voici comme promis, des photos d'extérieur que j'ai prises prises en novembre 2010 aux abords du Quartier des spectacles à Montréal. D'abord la bannière:

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Ensuite un plan pour permettre de s'y retrouver (cette photo est la seule qui ne soit pas de moi):

osmSympho.jpg

La bannière de la photo du haut est donc accrochée sur l'édifice (en rénovation lui aussi) qui longe la rue Jeanne-Mance, à l'ouest du Musée d'Art contemporain (le numéro 3).

Sur le trottoir élargi de cette portion de la rue Jeanne-Mance, deux chefs réputés de Montréal ont installé des bistrots qualifiés de populaires et accessibles. D'architecture moderne et lumineuse, étroits et longs, ces charmants endroits font penser à deux autobus vitrés placés en enfilade. Carlos Ferreira, chef-propriétaire du Ferreira Café de la rue Peel, où il sert une excellente cuisine portugaise, a ouvert le F Bar. Du moins c'est l'appellation qu'on lui donne, mais comme le montrent mes photos, c'est bien le nom Ferreira qui est écrit sur la porte d'entrée.

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Voici une vue rapprochée de cette facade entièrement vitrée:

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Et Normand Laprise a ouvert la Brasserie T, petite soeur de son restaurant gastronomique Le Toqué. Le lieu est plus impressionnant que le steak (convenable malgré tout) que j'y ai mangé:

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Et  maintenant allons sur l'esplanade de la Place des Arts:

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Sur la façade du Théâtre Maisonneuve, on pouvait voir une bannière annonçant le spectacle Décembre, du groupe saguenéen Québec Issime. C'est à gauche de cet édifice (à côté de Wilfrid-Pelletier) que sera située l'Adresse symphonique, nom provisoire donné à la nouvelle salle de l'OSM: je ne sais pas s'il y avait quelque chose à photographier là, je n'ai même pas pensé à y jeter un coup d'oeil...

Devant la Place des Arts, la rue Ste-Catherine est un trou béant. Dur temps pour les commerces. Témoin ce message aux clients de la boutique Terra Nostra (ou de tous les commerces) de Place Desjardins, à ses clients:

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Et une dernière photo du chantier:

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06/01/2011

Culture en friche

Construire quelque chose en plein centre-ville, c'est toujours compliqué. Ça prend du temps, ça fait des trous, ça oblige les citoyens à faire des détours. Mais en général, ça vaut la peine.

Plus la ville est grosse, plus l'exercice est difficile, comme j'ai pu le constater quand je me suis promenée dans le quartier des spectacles à Montréal en novembre dernier.

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Ci-dessus, un grand panneau installé à l'extérieur expose le plan d'ensemble du projet. Et voici, en quelques photos, de quoi avait l'air l'intérieur de la Place des Arts.

 

IMG_1336.JPGUne seule direction possible, on dirait....

 

IMG_1338.JPGTous ces travaux sont en rapport avec l'érection de la nouvelle salle de l'OSM, baptisée pour le moment l'Adresse symphonique, entre Wilfrid-Pelletier et Maisonneuve. Et elle sera, d'après ce qu'on a vu, magnifique. On est jaloux!!!!

 

IMG_1341.JPGUne sortie, où ca?

 

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Et une entrée (celle de la salle Wilfrid-Pelletier) qui faisait bien pitié en novembre.

 

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Attention, danger!

 

La prochaine fois, je vous montre des photos prises dans le même secteur, mais à l'extérieur!!!