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20/10/2010

Un crime parfait...

LincolndPoing.jpg Abraham Lincoln va au théâtre: un spectacle génial. C'est rare que tout, texte (Larry Tremblay), jeu des acteurs (Maxime Gaudette, Patrice Dubois, Benoît Gouin... et les autres), mise  en scène (Claude Poissant) concorde et concoure ainsi au plaisir du spectateur. Pièce(s) dans la pièce, mise en abyme, morceaux qui s'emboîtent telles des poupées russes, jeu de tiroirs et de miroirs, édifice génial, que l'on aime pour le jeu lui-même, mais aussi pour ses propos bien sentis, notamment sur l'Amérique, sur ce qu'est un acteur, sur ce qu'est le théâtre, sur l'art et la création.

La salle Pierrette-Gaudreault était pleine à craquer mardi soir pour cette production du Théâtre PàP (une supplémentaire avait été ajoutée lundi), et il y avait beaucoup d'adolescents, dont un bon groupe arrivé par autobus scolaire: assurément un public en formation qui appréciera au cours des années qui viennent les productions diffusées par la Rubrique, qui frappe fort avec sa programmation cette année.  

Il y est question de l'assassinat (le 15 avril 1865), du président américain Abraham Lincoln par un acteur nommé John Wilkes Booth, de la représentation de cet événement par une troupe de théâtre, puis de la mise en scène de cette tentative. Il y a Abraham Lincoln, Laurel et Hardy, il y a surtout des acteurs, des acteurs de différentes époques, qui, avec des metteurs en scène et des auteurs, tentent de cerner, de contenir, de représenter des faits qui ne cessent de leur échapper. lincolnBGouin.jpg

La réalité et l'illusion, la folie et la raison, la vraie vie et la fausse mort (et vice-versa), le passé et le présent (et même le futur) se télescopent, se recoupent et s'éclairent mutuellement. C'est complexe et clair, c'est accessible et fabuleux. Deux heures de plaisir total: texte, intelligence, performance d'acteurs qui ne décrochent pas un seul instant malgré les embûches de tout ordre. Tout fonctionne à merveille, c'est la perfection.

Plaisir qui se poursuit après, quand on réfléchit à tout ce qu'on a vu et entendu. Et quand on lit les textes du programme: un programme très bien fait, où Larry Tremblay explicite les sources de son travail, où Claude Poissant décrit sa rencontre avec le texte. Un programme qui, pour une fois, complète et enrichit la représentation, au lieu se limiter, comme on le fait trop souvent, aux cv des artistes.

Chapeau bas à toute l'équipe, et en particulier au génial -et saguenéen- Larry Tremblay.

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