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27/07/2010

L'enfance de l'art... culinaire

jeunesChefs.jpgJe ne sais pas quelle est la cote d'écoute de l'émission Les Chefs, présentée le lundi à 20 heures à la télévision de la SRC, mais si j'en crois mon entourage, je suis la seule à l'écouter. J'ai demandé autour de moi, à des ami(e)s qui font bien la cuisine et s'intéressent beaucoup au sujet: aucun ne l'écoute et plusieurs n'avaient même pas entendu parler de cette émission... Dommage.
Moi j'adore. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le grand sourire accroché du début à la fin, et je trippe fort.

Star Académie en cuisine... Je me suis attachée à ces aspirants-chefs qui, chaque semaine, s'exécutent devant leurs juges, des chefs-cuisiniers confirmés. Leur performance est évaluée, leurs plats sont goûtés... et l'un d'eux est éliminé à la fin de chaque émission.
J'adore les voir travailler, entendre leurs commentaires et surtout ceux de leurs évaluateurs:  Laurent Godbout,  chef du rstaurant Chez l'Épicier, Pasquale Vari, professeur à l'ITHQ et Jean-Luc Boulay,  chef copropriétaire du Saint-Amour à Québec.

Le chef Daniel Vézina du Laurie Raphaël à Québec (il a ouvert récemment une succursale à Montréal) anime le tout en compagnie de Julie Bélanger, qui fait bien ça malgré son sourire Colgate.
variBoulay.jpg

(Pasquale Vari et Jean-Luc Boulay)

 

Ils ont souvent un invité pour pimenter la sauce, soit un autre chef ou encore une vedette comme Patrice L'Écuyer ou Joël Legendre (animateur nullissime, en passant). Ils en profitent pour rappeler à leur téléspectatrice (!) les principes de base de la gastronomie.
Chaque semaine, des contraintes sont imposées aux candidats: utiliser un produit, comme le homard, l'agneau de Charlevoix (petit topo sur un producteur...), l'endive, le chocolat, qu'il faut traiter d'une certaine façon: en entrée, en plat principal, en plat végétarien, en cuisine fusion.
Les trois meilleurs candidats de chaque épisode doivent ensuite relever un défi particulier: réinventer le brunch, réaliser un gaspacho (mot que l'on a malheureusement mis au féminin [une gaspacho!!!] tout au long de la dernière émission) sans tomate, etc...

Et puis cette émission est faite à Québec, ce qui me la rend encore plus sympathique.

Peut-être que je suis la seule parce que c'est l'été et que tout le monde est dehors. Pour ma part, renonçant à passer cette belle heure de la soirée à lire sur la galerie, j'entre à l'intérieur pour écouter Les Chefs. Les rares fois où je l'ai manquée, je suis allée la voir dès que possible sur TOUT.TV. Pourtant, ce n'est pas parfait, le montage, fait rapidement, est parfois un peu brouillon, mais c'est la rançon inhérente à ce type d'émission, largement compensée par la spontanéité des apprentis-chefs et le feu qui les anime!

C'est rare que j'éprouve quelque chose comme ça pour une émission. Je me croyais blasée, mais non,  suffit que ça tombe dans mes cordes et je frétille comme truite en rivière (ou en poêle, dans ce cas!!!)

SI vous voulez voir un extrait de la prochaine émission, où les aspirants devront confectionner et cuisiner les pâtes fraîches, suivez ce lien.

 

 

22/07/2010

Femmes au pouvoir...

afficheAssemblee.jpgIl reste quatre représentations (jeudi à dimanche) de L'Assemblée des femmes, présentée par le Théâtre 100 Masques à la salle Murdock. Cette pièce a été écrite vers 392 avant Jésus-Christ par Aristophane, un auteur grec classique et comique.
Un choix audacieux et réjouissant du metteur en scène Dario Larouche, qui propose en réalité un  collage de tiré de ce texte et d'une autre pièce du même auteur, Lysistrata, en puisant dans plusieurs traductions.

Les sept comédiennes jouent tous les rôles, ceux des hommes et ceux des femmes, alors que dans l'Antiquité, les hommes incarnaient tous les personnages.
Un beau revirement. Même aujourd'hui, on n'est pas si habitué à entendre des femmes parler crûment et publiquement de sexe et de merde. Choquant pour les uns, prisé par les autres, ce langage direct est fort bien maîtrisé par les comédiennes.

Et on ne risque pas de se méprendre sur le sexe du personnage qu'elles incarnent: quand c'est un homme, elles portent un pénis en tissu qui pend comiquement et dont elles savent jouer pour exprimer concrètement... certaines choses.
Le sujet: les Athéniennes, jusque-là soumises à la loi et aux volontés des hommes, se concertent pour prendre le pouvoir et instaurer de nouvelles règles afin de sauver la cité qui s'en va à la dérive.  Elles veulent gérer les relations sexuelles à leur façon (même les laides auront droit au plaisir) et mettre en place un programme politique qui a tout du communisme. Mais leur projet manque de cohérence, et comme dans Astérix, tout finit par une grande fête.

femmesArist.jpg

 

Voici ce que l'on en dit sur Wikipédia:

En mettant en scène les débats des Athéniennes, qui prêtent à rire par leur manque de portée politique, mais aussi par leur défaut de sens pratique et la défense immodérée des intérêts particuliers qui y apparaît, ce sont les projets de constitution qui animent l'Athènes de son temps qu'Aristophane entend tourner en dérision. On observe également dans cette pièce la désillusion du grand poète comique, dont l'amertume ne fait que croître après la capitulation d'Athènes qui clôt la guerre du Péloponnèse, ainsi que devant la dégradation des institutions politiques athéniennes, qui a abouti au rétablissement de la tyrannie.

De cette satire qui ne va pas très loin et renvoie dos à dos les unes et les autres, le metteur en scène (et son équipe) réussit à tirer une réjouissante comédie, découpée en neuf scènes dont le titre est affiché sur un écran.
Propos scabreux, truculents, grivois, lubriques... et pessimistes quant aux motifs qui guident la conduite humaine, pantomimes sans équivoque de copulation et de défécation: s'il était écrit aujourd'hui, ce scénario ne passerait tout simplement pas et serait retiré de l'affiche illico. Le dernier Bye Bye, qui fut si décrié, a l'air d'un cantique religieux à côté de ça.

Les comédiennes, formidables de folie, se prêtent au jeu avec un bel abandon, sans crainte du ridicule, sur le rythme soutenu (élément essentiel de toute comédie) établi par le metteur en scène.

En entrée, le panégyrique (inventé par les Grecs, c'est le mot qui convient) des donateurs (tradition propre aux 100 Masques): un bijou d'écriture humoristique (le texte complet est sur le blogue de DL, ici).

Un décor simple meublé de colonnes doriques à roulettes(!), des boucliers polyvalents et autres accessoires produisant un effet comique, dans une salle complètement réorientée où la scène et le parterre se font face en longueur.

Sans en avoir l'air, cet agréable divertissement est le résultat d'un important travail de réflexion, de mise au point, et de répétition. Un travail d'équipe aussi bien entendu.

C'est très amusant, on passe une belle soirée et on rit beaucoup tout en éprouvant un certain malaise... On rit jaune comme a dit Jack sur son blogue.

Courez-y, vous ne le regretterez pas.

21/07/2010

Le choeur des chialeux

mainsBebe.jpgOn ne peut me soupçonner de sympathies libérales. Je déteste Jean Charest, les libéraux et tout ce qu'ils font... ou presque.
Je dois cependant reconnaître qu'ils  viennent de faire au moins une bonne chose: lancer un programme qui rendra accessible gratuitement (à certaines conditions) la procréation assistée pour les couples infertiles.
Ce n'est pas quelque chose qui me concerne directement... à plus de 60 ans, ni à quoi j'ai dû recourir autrefois, et il n'y a pas non plus pour le moment dans mon entourage de gens susceptibles d'y recourir.
Donc je me réjouis simplement pour d'autres que je ne connais pas.
Le gouvernement va les aider financièrement.  Cela va coûter 65 millions$ pour payer les laboratoires et les spécialistes. Où est le problème?
Le problème, c'est que les chialeux de service et les pleureuses professionnelles montent encore aux barricades.
Il y a des urgences... plus urgentes, disent-ils. On devrait favoriser plutôt l'adoption internationale.
La procréation n'est pas un droit absolu. Le gouvernement Charest a un agenda caché, est soumis à des pressions, à des lobbies. Le programme sera difficiloeufBebe.jpge à appliquer, il y aura des erreurs, des injustices, des délais... Le réseau de la santé ne pourra absorber une augmentation du nombre de grossesse. (Franchement. Les couples ne vont pas se précipiter par milliers le 5 août, date du début du programme, aux portes des hôpitaux pour concevoir).
Bien que certains de ces arguments ne visent qu'à protéger des chasses gardées ou à retourner les couples infertiles dans les limbes où ils se débattent, la plupart d'entre eux sont pertinents. Ils ont même pour effet (positif) de mettre en lumière les défaillances, les errements, l'incohérence, l'ineptie du gouvernement Charest dans tous les autres domaines.
Ça c'est bien! Et il ne faut surtout pas cesser de lui taper sur la tête.
Mais est-ce à dire que le gouvernement aurait dû, une fois de plus, ne rien faire?

Non. Levons-lui notre chapeau pour son beau programme, et continuons à lui taper dessus... pour tout le reste!

dessinBebe.jpg

 

18/07/2010

Aventures culinaires à Québec(3)

Toujours à la recherche de nouveaux restaurants à Québec, nous avons récemment mangé au Pub Galway, sur la rue Cartier (ci-dessous, photo de la façade): décor sympathique, mais nourriture horrible! (Incidemment, un autre pub irlandais, le St-Patrick, s'est installé dans les anciens locaux du restaurant À la table de Serge Bruyère, dont j'ai parlé dans une précédente note. Et après avoir lu les commentaires d'internautes au sujet de ce pub, je n'ai vraiment pas envie d'y aller...).

galwayFacade.jpg

Le 1er juillet au midi, il n'y avait pas grand-chose d'ouvert à Ste-Foy... mais nous avions faim. Alors nous sommes allés Au petit Coin breton, avec l'idée que leur menu se rapprochait de celui d'un petit déjeuner. Une crêperie tenue par d'authentiques Bretons. L'endroit est accueillant, le décor -breton!-, un peu surchargé, regorge de détails charmants, la lumière y entre par de grandes baies vitrées avec vue... sur le stationnement de Place Laurier!

Côté nourriture, quelque chose cloche. Probablement le concept même de la crêperie, qui a eu ses heures de gloire dans les années 60 mais qui me semble pas mal dépassé aujourd'hui: pâte abondante, garnitures riches et grasses, sauces épaisses et lourdes, fromage omniprésent... et gras. Ça manque singulièrement de finesse, de subtilité.

Il y aurait lieu de revisiter la formule, pour le moins.

16/07/2010

Aventures culinaires à Québec(2)

(Je poursuis ici le récit, commencé à la note précédente, de mes aventures dans le merveilleux monde de la restauration à Québec. Et je ne sais pas encore s'il y aura un chapitre trois).


freresCote.jpg

C'est un peu l'histoire de notre vie, du moins à Québec: nous trouvons une bonne table, l'adoptons, mais un jour, nous y vivons une expérience un peu moins heureuse qui nous incite à la délaisser.

C'est arrivé avec Les Frères de la Côte, bistro provençal de la rue St-Jean, où nous allions manger chaque fois que nous passions à Québec: un repas moins réussi, il y a quelques années, à cause d'un seul ingrédient de qualité douteuse, et nous n'avons pas envie d'y retourner. Même chose pour le café Krieghoff, rue Cartier: une visite récente s'est avérée décevante, même pour de simples hambourgeois (viande sèche, frites ordinaires). (Il n'est pas dit cependant que nous n'irons plus jamais manger à ces deux endroits).

portePino.jpg

Difficile donc, quand on y va rarement, de trouver quelque chose de nouveau et de bon. Un essai, l'an dernier, au Café Oh! Pino, un autre bistro de la rue Cartier: sympathique et cher, quelques erreurs dans le service, nourriture correcte mais sans plus: on n'y retournera sans doute pas.

L'an dernier encore, après avoir vainement cherché un endroit potable, Jack et moi avions échoué à La Tyrolienne, un restaurant suisse spécialisé dans la fondue, à Ste-Foy. Comme il y avait une file d'attente, nous avons supposé que c'était bon signe. Grave erreur: viandes de piètre qualité, sauces ordinaires, service débordé, atmosphère désagréable, prix assez élevé. Seule la fondue au caramel servie au dessert était excellente. Un piège à touristes... pourtant peu fréquenté par les touristes!

auventBistango.JPG

Une valeur sûre qui a survécu pour nous au fil du temps: le Bistango, de l'avenue Germain-des-Prés à Ste-Foy. C'était délicieux et parfait lors de son ouverture il y a 15 ans, et ce l'était encore en juin dernier, alors que nous y avons mangé deux fois en deux semaines. La deuxième fois, Jack voulait essayer autre chose, mais, lui rappelant nos précédentes et décevantes recherches, je l'ai convaincu d'y retourner: c'était tout aussi bon. Voilà des gens qui connaissent leurs produits et savent les traiter avec respect, offrant des propositions classiques délicatement agrémentées de notes originales. Ragoût de ris de veau ou gâteau de morue en entrée, filet de doré, osso bucco, filet de porcelet au romarin en plat principal, desserts cochons et vins de qualité, servis par un personnel attentif, dans un décor très agréable. Tout cela pour un prix qui n'a rien d'extravagant.

Un autre bistro que nous aimions bien: le Café du Monde, merveilleusement situé, presque directement sur le fleuve, où nous avons mangé un midi de l'an dernier un repas léger entièrement satisfaisant. Nous y retournerons peut-être bientôt...

(Finalement, il y aura un troisième chapitre à cette série... très bientôt!)

 

14/07/2010

Aventures culinaires à Québec(1)

façadeBruyere.jpg

Pendant mes études à l'Université Laval, il y a quatre décennies, j'habitais à la résidence des filles, qu'on appelle aujourd'hui le pavillon Agathe-Lacerte (elle fut la première femme professeure à Laval).

Pendant ces trois ans, j'ai  découvert les différentes façons de me nourrir à Ste-Foy:  la cafétéria universitaire (on y mangeait mal mais on y rencontrait plein de gens intéressants, notamment de beaux étudiants), les spaghettis que l'on cuisinait à la chambre, dans une tasse à mesurer remplie d'eau, où l'on plongeait un chauffe-eau métallique pour faire bouillir le tout.

Les petits restaurants de Place Laurier, tout près du campus: il y en avait un près d'une pharmacie (ou était-ce dans la pharmacie?) où nous allions souvent manger le midi. Et le poulet BBQ et les mets chinois livrés à notre chambre par les établissements de la rue Myrand.

Et quelques restaurants un peu plus chics, où m'emmenait Jack qui me faisait la cour: filet mignon, sauce aux champignons, patate au four, cocktails exotiques et un peu de vin rouge qui nous rendaient pompettes. C'était la fête.

Plus tard, disposant d'un revenu plus confortable et allant souvent à Québec, nous y avons exploré les ressources gastronomiques et fait bombance dans les meilleurs établissements: nous aimions beaucoup le Café d'Europe, rue St-Angèle: le décor n'a pas beaucoup changé depuis, comme le montre cette vidéo, mais la carte n'affiche plus la merveilleuse entrecôte bordelaise que nous avions l'habitude d'y commander.

livreBruyère.jpgNotre préféré était cependant À la table de Serge Bruyère, rue St-Jean (photo ci-haut), où nous sommes allés très souvent, à deux, à quatre, ou en groupes plus imposants: je me souviens d'un extraordinaire dîner, un soir d'hiver, nous étions une dizaine dans une grande salle privée du dernier étage, où on nous avait servi d'innombrables plats (et vins) tous plus délicieux les uns que les autres.

Mais le grand chef Serge Bruyère est décédé en 1994 (à 43 ans). Sa table, reprise par d'autres, est demeurée en activité un certain temps, mais la qualité n'y était plus.

(La suite dans la prochaine note)

11/07/2010

Offrandes de la nature

Chaque fois que je passe sur la piste cyclable qui va de St-Jean-Eudes à Chicoutimi, je m'arrête pour admirer ces magnifiques épilobes en pleine floraison (on les appelle, je crois, épilobes à petites fleurs, épilobes en épis, grands épilobes, ou encore lauriers de Saint-Antoine). Aujourd'hui, j'ai pris des photos. Mes images toutefois rendent bien imparfaitement la beauté et la vie de ces fleurs. (Les fils et les poteaux font aussi partie de ce milieu semi-urbain).

epilobe01.jpgMa fidèle monture...

 

epilobeHoriz.jpg

Il y en avait à perte de vue...

 

 

epilobe14.jpgUne autre pause, cette fois sur le pont de bois qui enjambe la rivière Chicoutimi, non loin de la Petite maison blanche...

09/07/2010

Régis Rousseau: un programme en or

regisRousso.jpgCe n'est certes pas le nom de Régis Rousseau qui avait attiré tant de monde à la cathédrale mardi alors qu'il avait convaincu le ténor Marc Hervieux, qui est aussi un ami à lui, de  s'y produire en concert.

Et pourtant la prestation de l'organiste, qui est également directeur du Conservatoire de musique de Saguenay, fut excellente. En accompagnement du ténor, dans les airs sacrés mais aussi dans les pièces profanes, notamment les deux arias de Puccini, E lucevan le stelle et Nessun dorma, que l'on entend certes rarement accompagnés à l'orgue (je ne sais pas s'il a fait lui-même les transcriptions): il a su souligner de couleurs inouïes (au sens de jamais entendues), le tempo et la mélodie.

Mais c'est dans les pièces pour orgue seul que j'ai surtout apprécié son jeu solide et sensible.

De plus, il a eu la brillante idée de mettre au programme une pièce du compositeur saguenéen François Brassard (1908-1976), qui a donné son nom à la salle du Cégep de Jonquière. En mars dernier, le  journaliste Daniel Côté a publié dans Progrès-Dimanche une série de textes très pertinents sur ce compositeur, ethnologue et organiste, mentionnant que ses oeuvres sont totalement inconnues du public, car elles sont très rarement jouées par les interprètes.
Dont acte. Régis Rousseau a répondu présent par la bouche... de ses tuyaux! Avec la Sonatine en si bémol, une oeuvre dynamique, colorée, vraiment agréable à entendre. L'occasion ne pouvait être mieux choisie pour faire découvrir François Brassard, leur compatriote, à plus de 2000 Saguenéens!

Un autre choix judicieux: pour faire sonner le Casavant, au lieu de la sempiternelle Toccata et fugue de Bach (fort belle par ailleurs), il a opté pour le Prélude et fugue sur le nom de BACH (ce lien conduit à un texte en anglais qui décrit l'oeuvre et explique que les lettres BACH correspondent aux notes si bémol, la, do, si (bécarre) dans le système allemand de notation musicale) de Franz Liszt: une oeuvre puissante et complexe, déployée avec force et précision par un interprète de haut niveau.

Double coup de chapeau donc à Régis Rousseau: l'un pour avoir convaincu Marc Hervieux de venir chanter à Chicoutimi, l'autre pour avoir mis à son programme une oeuvre de François Brassard!

08/07/2010

Star lyrique

MarcHervieux.jpgLa cathédrale de Chicoutimi était bondée mardi pour le concert gratuit donné par le ténor Marc Hervieux (photo) et l'organiste Régis Rousseau. 2000 personnes, peut-être 2500.

Impossible de stationner aux abords du temple. J'ai dû aller sur la rue Jacques-Cartier. Une dame assise sur son balcon m'a demandé ce qui se passait en voyant tous ces gens converger vers la cathédrale. Quand je lui ai dit que c'était un concert de Marc Hervieux, elle a vivement réagi et a dit regretter de ne pouvoir s'y rendre... parce qu'elle venait de se laver la tête!
Ravi d'accueillir tous ces paroissiens d'un soir, le curé Gaétan Thibeault a voulu leur faire plaisir en citant quelques vers de Musset et de Lamartine, notamment ceux-ci:

Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.



Il a comparé Marc Hervieux au pélican qui va nourrir ses enfants affamés! Il savait sans doute, Monsieur le curé, que plus loin dans le poème, le grand oiseau, après avoir chassé en vain, s'arrache le coeur et l'offre en pâture à ses fils. C'est la métaphore de Musset, qui compare l'oiseau au poète (ou à tout créateur),  celui-ci devant puiser en lui-même ce qu'il donne au public affamé et sacrifier finalement sa vie à son art. N'a-t-il pas écrit aussi:

Ah ! frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie

(Dans la bibliothèque de mes parents, il y avait entre autres les poésies complètes d'Alfred de Musset, collection la Pléiade. À la suggestion de mon père, j'ai appris par coeur Le Pélican,  de même que Pâle étoile du soir: nous nous amusons encore parfois à les réciter...)

(Si cela vous intéresse, vous trouverez au bout de ce lien le texte complet du poème, incluant les vers qui précèdent et suivent l'épisode du pélican (et qui l'explicitent), plus une analyse du texte conçue pour les candidats au bac français).

Je ne sais pas si Marc Hervieux voit les choses comme ça, mais il puise lui-même dans sa vaste poitrine (et bien sûr dans sa tête, son coeur et son expérience) ce qu'il faut pour remplir tout l'espace sonore de la cathédrale.
J'aime bien pour ma part les exploits de volume chez les chanteurs lyriques, à condition qu'ils n'effacent pas tout le reste (justesse, émotion, diction) et c'est un peu le problème de Marc Hervieux  dans les fortissimi pucciniens: préoccupé de l'exploit, qui j'en conviens est très difficile à réaliser, il néglige parfois les autres aspects du chant. Et le bon peuple applaudit et le traite en rock star...

Je suis ambivalente à l'égard de Marc Hervieux: il a beaucoup de qualités, vocales et dramatiques, mais je trouve qu'il en fait trop et qu'il ne réussit pas tout. En général, il m'énerve...

Son Ave Maria (celui de Schubert), plus retenu, était impeccable. Et il avait un beau programme: surtout des airs sacrés, un peu d'opéra, Maria (du West Side Story de Leonard Bernstein, complètement raté à mon avis).
Excellent choix pour le dernier air: Le Vaisseau d'or, ce merveilleux poème d'Émile Nelligan mis en musique par André Gagnon (pour le drame musical Nelligan).

J'étais assise au premier jubé (où il ne faisait pas trop chaud), donc sous les pieds des artistes (que l'on voyait sur écran pendant la première partie, la plus consistante, qui se passait au deuxième jubé). D'où une certaine distorsion du son qui m'empêche d'évaluer avec justesse certains aspects de la prestation.
Les deux musiciens sont descendus dans le choeur pour la deuxième partie, après un entracte écourté à cause de la chaleur.

Bref, un succès monstre, certes la plus grande foule jamais réunie pour un concert à la cathédrale...

(Dans la prochaine note, je vous parle de la belle prestation de l'organiste Régis Rousseau).

04/07/2010

Hauts et bas de Québec

relaisChAlex.jpgJ'ai séjourné à Québec trois fois au cours des quatre dernières semaines, pour accompagner un malade (mon conjoint) pour examens médicaux et interventions chirurgicales (bénignes. Si vous voulez plus de détails, lisez son blogue ici).

Premier séjour au relais Charles Alexandre, un petit hôtel qui possède beaucoup de cachet et que nous aimons bien, fort bien situé sur Grande-Allée, tout près de la clinique où nous devions aller. Cette fois, je n'ai pas beaucoup aimé l'accueil. Le gérant-proprio(?) nous a fait des reproches à propos de l'espace occupé par notre voiture sur le stationnement: il a été poli, mais tout juste, et je n'ai pas apprécié.

La grande chambre (que nous avions déjà occupée au fil des années) est tout en longueur et divisée en deux sections: l'espace pour dormir est petit, avec ses deux demi-lits presque collés l'un à l'autre, et pas de table de chevet. Nous avons placé entre les deux lits une chaise qui en a joué le rôle. En revanche, la salle de bain est moderne et le tout est d'une propreté impeccable.

dejeunerCharlesA.jpgIl faut dire la veille à quelle heure on va prendre le petit déjeuner, qui nous est servi en salle:  on choisit, sur un menu qui n'a pas varié depuis des lustres, entre croissants, rôties, bagels, fruits, céréales, yaourts... Atmosphère feutrée et guindée dans la salle (par ailleurs assez jolie, voyez la photo ci-dessus), je ne sais pas pourquoi.

Et il faut payer un supplément (7.50$) pour une place de parking conçue pour une Smart, chanceux quand on n'y est pas coincé ou obligé de remettre les clés au cas où il faudrait déplacer l'auto. De sorte que pour coucher un soir, cela a coûté 176$.

Bref, c'est un gîte sympathique mais conçu davantage pour des vacanciers pas pressés (et qui ont peu de bagages car l'escalier est raide et il n'y a pas d'ascenseur) qui veulent explorer les environs, aller à pied rue Cartier ou au Musée des Beaux-Arts (ce que nous avons fait, je vous en reparlerai). Pour le centre-ville  (château Frontenac, place d'Youville...), c'est faisable... si on peut marcher quatre à six kilomètres (aller-retour).

Donc, c'était cher et nous n'avions pas vraiment envie d'y retourner.

 

avionLindbergh.jpgAlors pour les autres voyages, nous avons opté pour l'hôtel Lindbergh (que nous connaissions aussi) à Ste-Foy, sur le boulevard Laurier. Prix: 115$, incluant les taxes, le stationnement et un petit déjeuner minimaliste: on se fait soi-même griller ses toasts, il y a aussi des céréales, des fruits frais et en conserve, des jus et du café.

atriumLindbergh.jpg On déjeune dans l'atrium central (photo) autour duquel sont disposées les chambres. Ça manque peut-être de variété, mais l'atmosphère est détendue et conviviale.

La décoration s'inspire de la vie de l'aviateur Charles Lindbergh: une maquette du Spirit of Saint Louis nous accueille est à l'entrée, et partout dans les corridors il y a des photos d'époque relatant la vie et les exploits de ce pionnier de l'aviation. Plutôt sympathique.

La chambre (en longueur elle aussi) est spacieuse et agréable, les lits de bonne taille et pas trop rapprochés (on peut ronfler!), la literie toute blanche, plancher de bois, télé à écran plat, non-fumeur, il y a un frigo et une cafetière (café inclus). Mais dès qu'on sort de l'hôtel, il faut s'accommoder d'un environnement assez horrible: grandes artères, circulation infernale, centres d'achats et autres laideurs urbaines. Sauf les centres commerciaux et quelques restaurants, il n'y a nul endroit à visiter dans les environs, si on se déplace à pied.

Comme nous y étions par affaires, le Lindbergh,  situé à dix minutes (en voiture) de nos rendez-vous médicaux, nous a entièrement convenu, pour les deux autres séjours. À part le café imbuvable servi au petit déjeuner, et la difficulté à gérer convenablement l'air climatisé (trop chaud ou trop froid, air direct sur l'un des deux lits) tout était parfait.

Pour les expériences culinaires à Québec, je vous en parle bientôt.