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16/03/2010

Animer le corps

julieDG.jpgMon séjour au festival Regard sur le court métrage au Saguenay s'est terminé dimanche après-midi d'une façon imprévue... et fort plaisante. Après les deux séances de projection de courts métrages, au Petit théâtre de l'UQAC, le public était invité à assister à une performance présentée dans la petite salle attenante.

À la fois danse et vidéo, l'événement mettait en présence la danseuse Julie Dubois-Gravel et le cinéaste Boran Richard (photographiés après la performance) entourés de quelques techniciens pour le son et la console informatique.
Pendant que le public s'installe, assis par terre, sur les chaises ou encore debout, la danseuse est couchée sur la scène et recouverte d'un drap blanc. Boran Richard retire très lentement et très progressivement le drap, prenant à chaque seconde ou presque une photo au moyen d'un iPod qu'il porte au poignet. Il filme aussi à certains moments avec une caméra, et fait des interventions avec un ordinateur portable placé sur la scène. Ensuite, avec ses mains, il imprime des mouvements à sa partenaire, de très petits déplacements progressifs de la tête, du bras, de la main, auxquels elle se plie docilement, gardant la posture qu'il lui a donnée. Il la met ensuite debout, tourne sa tête, son bras, sa main. Puis elle exécute elle-même des mouvements, surtout avec sa main droite, qu'elle recourbe en tous sens, pliant ses doigts en crochet.

Pendant ce temps, un film se crée, projeté sur l'écran disposé tout près: il montre ce que nous venons de voir, mais de façon différente: gestes brefs, saccadés, morcelés, recommencés, comme si la danseuse était agitée de mouvements frénétiques alors que dans la réalité, tout s'est déroulé avec une lenteur extrême.
Une expérience pour la danseuse: c'était un autre qui animait son corps, et l'animation à l'écran ajoutait encore une distance entre elle et ses propres mouvements.

Un exercice très intéressant qui soulève des questions, notamment sur la nature du mouvement, sur la perception, sur le maillage possible -ou impossible- entre le vivant et le numérique. La performance s'intitulait Animer le corps.

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