Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/09/2009

Un bâtisseur nous quitte

ghislain_bouchard.jpgJ'ai appris avec une grande tristesse le décès de Ghislain Bouchard, chez lui à Saguenay, à l’âge de 77 ans. Je savais que sa santé n’était pas très bonne depuis quelques années, mais tout de même c’est un choc, car c'est un homme que j'appréciais beaucoup.

Je l'ai interviewé et fréquenté régulièrement pendant toutes mes années de chroniqueuse culturelle au Quotidien et au Progrès-Dimanche, car il avait sans cesse des projets et des idées à faire connaître, à expliquer, à défendre.
Ghislain Bouchard a joué un rôle majeur dans la vie culturelle régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean. On le connaît comme le père de la Fabuleuse histoire d’un Royaume:  sans lui, ce grand spectacle n’aurait pas vu le jour en 1988 et ne constituerait pas aujourd’hui un des grands attraits touristiques du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Ghislain Bouchard a aussi créé Le tour du monde de de Jos Maquillon, destiné à  prendre le relais si jamais la fréquentation de La Fabuleuse devait diminuer. L'organisation a plutôt choisi d'abandonner Jos Maquillon et de modifier La Fabuleuse, pour en faire Les aventures d'un Flo, dénaturant ainsi  à mon avis l'oeuvre originale.
Passionné de théâtre et de tout ce qui concernait la scène, Ghislain Bouchard a été très présent lors des premières années de l’opérette du Carnaval Souvenir. Je crois même qu’il a contribué à la naissance de cette tradition en 1971, avec l’Auberge du Cheval blanc. Il a ensuite fait la mise en scène de plusieurs opérettes, y allant même d’une création, une opérette (ou comédie musicale)  intitulée Entre deux temps, en 1984. Il avait écrit le texte (Dominic Laprise avait composé la musique) de cette histoire “moderne” dont l'action se situait dans un cégep... Ce n’était pas extraordinaire (ma critique avait été plutôt sévère, si je me souviens bien), mais au moins il avait osé... et il avait travaillé fort. Même après avoir quitté l’organisation, il assistait chaque année à l’opérette de la Société d’art lyrique du Royaume.
Travailleur infatigable, il a créé plusieurs spectacles,  entre autres La tournée folle du Grand brûlé, une version du Roi lion, La grande embardée. Il avait un autre projet d’envergure, Occident 2000, qui n’a pas pu être réalisé.
Peu importe, il continuait. Il y a quelques années encore, il montait Huit femmes de Robert Thomas, avec un groupe de comédiennes d'ici, et aussi L'Opéra de Quat'sous de Bertolt Brecht. Il a fondé des troupes, notamment La Marmite, au Collège de Jonquière, en 1961 et monté de très nombreux projets.

Enthousiaste et dynamique, il savait communiquer sa passion à son entourage et à ses collaborateurs et se montrer très convaincant auprès des instances politiques.
Amoureux de la langue française, il a créé en 1975 l'École de langue française et de culture québécoise de l'UQAC. Il était aussi un souverainiste convaincu.

Toutes mes condoléances à sa femme Olivette Hudon, qui a pris une part active à tous ses projets, ainsi qu'à sa famille et à ses amis.

Quelques liens:

Le Quotidien |   VoirLes clapotis...


Commentaires

Ton propos est très bien documenté. Merci pour ta sensibilité. Il manquait, dans la publication d'aujourd'hui du journal (à moins que je n'y ai eu accès sur le site Cyberpresse?), ce genre de texte témoignage de quelqu'un comme toi qui a longtemps suivi la carrière de Ghislain.
C'est fou: à la lecture de ton texte me sont venus des souvenirs, notamment du temps où M. Bouchard était professeur à l'UQAC et donnait (et souvent tempêtait) des ateliers de théâtre. J'y ai aussi vu, comme artiste invité, un Paul Buissonneault coloré, le geste moulinant et le verbe tonnant!
Bien des comédiens réputés maintenant installés dans la métropole doivent se souvenir!

Écrit par : Drée | 29/09/2009

Les commentaires sont fermés.