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30/07/2009

Cher fantôme!

afficheFantome.jpgJ’ai vécu une expérience tout à fait spéciale au dernier concert d’été de la cathédrale de Chicoutimi (mardi 28 juillet 2009). Sur l’écran installé dans le choeur: projection du film Le fantôme de l’opéra, tourné en 1925 par le réalisateur américain (d’origine néo-zélandaise) Rupert Julian, avec Lon Chaney dans le rôle du fantôme et Mary Philbin dans celui de Christine Daaé. (Quelques détails sur Wikipedia, ici en français, mais la version en anglais (lien précédent) est beaucoup plus complète.)
Pendant toute la projection de ce film muet qui dure une heure et demie, l’organiste Philippe Bélanger, jeune titulaire des grandes orgues de l’Oratoire St-Joseph (je l’ai photographié pendant sa belangerDecoup.jpgprésentation, avant le concert) a improvisé une trame sonore. Tout un exploit, très exigeant pour lui.
Pour le public, très nombreux (peut-être 700 personnes), c’était du bonbon. La musique rythmait, faisait vibrer les scènes de ce film qui, malgré son  aspect vieillot, demeure passionnant aujourd’hui.
J’ai donc apprécié cette improvisation musicale, surtout les scènes de foule, d’action, notamment la fin trépidante où la musique devenait aussi démente que les personnages. (Ma -bien mauvaise- photo donne une petite idée de ce que l'on pouvait voir sur l'écran: le film, et sur une image incrustée, l'organiste, qui travaillait lui-même devant un écran où le film était projeté.christineFant.jpg
J'ai regretté que la masse sonore soit un peu trop omniprésente (quelques silences ou notes légèrement tenues auraient pu l'alléger), et que l'organiste n’ait pas intégré à son improvisation quelques mesures de l’air des bijoux quand il était chanté par la soprano dans le film.
Ceci dit, ce fut une aventure esthétique et intellectuelle formidable, j’étais aussi concentrée et absorbée que lorsque j’ai été voir Star Trek.
Seule chose à déplorer, mais je ne sais pas à qui la faute: les textes et dialogues (écrits à l’écran) étaient en anglais, et pourtant, la version française existe bel et bien.
C’est peut-être la faute des Français, qui n’ont pas bien su tirer parti de ce roman pourtant écrit par l’un des leurs, Gaston Leroux (photo) en 1910. Les Américains, les Anglais et d’autres en ont tiré des films, des comédies musicales (voir ici la liste des adaptations dont la plus célèbre est la comédie musicale de Andrew Lloyd Webber, le plus grand succès sur Broadway à ce jour),  des émissions de télé et de radio, des chansons et musiques (dont une par Iron Maiden), des bandes dessinées, des pièces de théâtre, des documentaires...

GastonLeroux.jpgÀ ma connaissance, aucun créateur français (sauf le chorégraphe Roland Petit, qui a créé un ballet) ne s’est attaqué à cette oeuvre dont le potentiel d’attraction sur un vaste public était pourtant considérable.

Et cela même si l’action se déroule à Paris, presque entièrement à l’opéra Garnier, même si l’oeuvre représentée sur scène (dans le roman et le film) est le Faust du compositeur français Charles Gounod,  et fantomeLivre.jpgmême si l’atmosphère, le décor, les moeurs, bref tout l'emballage est très fortement teinté par la culture française.
Même sur Wikipedia, les pages consacrées au Fantôme et à Gaston Leroux sont bien plus complètes en anglais qu’en français.
Sans doute que les droits ont filé sous le nez des Français, je ne sais pas si c'est parce que ces derniers dormaient au gaz ou si c’est purement une question d’argent. C’est une énigme, aussi obscure que Le Mystère de la chambre jaune,  un autre roman de Gaston Leroux.

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