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13/07/2009

Faux médecin et vrai théâtre

afficheMedesin.JPGLe Médecin malgré lui : une bonne grosse farce de Molière, bien troussée par le Théâtre 100 Masques.  Pas facile de jouer cela aujourd’hui: deux niveaux de langage dont aucun n’est encore en usage. Le populaire, qui correspondrait au joual, et le normal qui correspond au... normal.
Les comédiens ont bien travaillé avec le metteur en scène Christian Ouellet afin de pouvoir, et de fort belle façon,  se mettre en bouche ces répliques et les rendre parfaitement claires aux auditeurs.
Ils proposent, à la salle Murdock du Centre des arts et de la culture, un spectacle amusant et déridant, du vrai théâtre où le comique du texte est renforcé par un jeu très physique multipliant les courses, poursuites, bastonnades, fessées et coups de pied, sur fond de quiproquos, de déguisements molierePortrait.jpget de tromperies diverses.
Ainsi, Sganarelle, contraint de faire office de médecin contre son gré, affirme que le coeur est à droite, et le foie à gauche. Géronte soulève une question:

Il me semble que vous les placez autrement qu'ils ne sont; que le cœur est du côté gauche, et le foie du côté droit."
Et Sganarelle de répondre: 
“Oui, cela était autrefois ainsi, mais nous avons changé tout cela." (!!!!)

Dans un décor minimaliste mais adéquat, les comédiens répercutent l'impertinence de Molière qui se moque  des médecins et de la médecine, de l’amour, des hommes et des femmes.
Non sans quelques considérations bien senties, encore valables aujourd’hui, assaisonnées de propos politiquement incorrects.  Le faux médecin se demande bien par exemple pourquoi quelqu’un voudrait qu’une femme ne soit plus muette, lui qui est aux prises avec une femme bavarde et délurée.livreMedecin.jpg
Tout ça est à la fois  jouissif et édifiant.
Bravo à la belle équipe de comédiens: Pierre Tremblay, Mélanie Potvin, Marc-André Perrier, Jérémie Desbiens, Alexandre Larouche, Martin Giguère et Émilie Jean.
Chapeau au directeur général et artistique des 100 Masques Dario Larouche, qui tient à bout de bras sa petite équipe, tout en alimentant régulièrement un fort bon blogue consacré au théâtre, le sien et celui des autres.
Bravo aux quelque 60 commanditaires qui soutiennent la troupe (sans subvention à ce jour) : ils méritent bien l’hommage comique (chacun est associé à une citation de Molière) qui leur est rendu en début de spectacle (un peu long, mais astucieux et fort bien fait).
Et vive Molière!
Pour les personnes intéressées, il reste plusieurs représentations de cette sympathique production: du jeudi 16 au dimanche 19 juillet, et du jeudi 23 au dimanche 26 juillet.
Vous pouvez lire une bonne critique de la pièce sur le blogue de Jack.
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PS.  Le compositeur français Charles Gounod a aussi écrit un Médecin malgré lui,  soit un opéra-comique en trois actes (1858) dont le livret (de J. Barbier &. M. Carré) est inspiré de la pièce de Molière. Je serais curieuse de voir et d’entendre ça.

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