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28/05/2009

Vaillancourt: la force du métal

sculpArVaill.jpgDeux magnifiques expositions que j’ai vues au cours des derniers mois, et qui achèvent.
Armand Vaillancourt au Centre national d'Exposition de Jonquière: comme l’homme, l'oeuvre est une force de la nature. L'exposition s'intitule d'ailleurs Sculpture de masse. Le bronze, les autres métaux, le bois: il traite tout avec la même puissance, c’est vraiment une occasion unique de voir ses oeuvres rassemblées au CNE jusqu’au 7 juin.


Ingres
Au Musée national des Beaux Arts du Québec, l'exposition Ingres et les modernes, qui se termine le 31 mai. Outre le plaisir de voir les oeuvres d’un artiste très intéressant (Jean-Auguste-Dominique Ingres), on a l’esprit stimulé par la mise en parallèle de ses créations originales avec des oeuvres qu’elles ont inspiré à d’autres artistes issus d'écoles différentes, que ce soit des copies, des parodies, des adaptations ou des relectures.

Comme les deux oeuvres ci-dessous:sphinx.jpgsphMuniz.jpg

 

Oedipe et le sphinx

À gauche par Ingres, huile sur toile, 1808.

À droite par Vik Muniz, photographie chromogénique. 2006

 

26/05/2009

Vicky Côté: rage contrôlée

ragepetit2.jpgLe titre: Rage (tu et moi)
La créatrice: Vicky Côté

Ce que c’est: une performance qui tient à la fois de la danse contemporaine et du théâtre. Seule en scène, une jeune femme exprime, par des gestes et des expressions du visage, une gamme d’émotions: peur, rage, inquiétude, certitude, joie, déception, amour, haine.
Les quelque 50 sièges disponibles dans la petite salle Murdock étaient presque tous occupés, en ce dimanche de dernière représentation (24 mai).
Création intéressante, intense.
Scénographie originale, qui fait intervenir le plastique à bulles habituellement utilisé pour l'emballage. Le tapis, les murs, les personnages et les vêtements de la danseuse sont faits de cette matière. Une matière que l’on voit et entend, quand les bulles éclatent avec un petit bruit sec sous les pieds de la danseuse, et quand la friction des surfaces de plastique produit des sons étranges, inquiétants.
Ingénieusement combinés, le corps, le mouvement, les accessoires et la trame sonore  expriment un mal de vivre, issu, semble-t-il, d'une aspiration -sans cesse déçue- au rapprochement affectif, social, amoureux. Préalable essentiel à ce rapprochement: la conformité avec une image, ou avec ce que les autres attendent du personnage.

Lequel, pour se conformer à ces attentes,  essaie de se transformer, par exemple en  s’enveloppant d’un ruban adhésif qui évoque les bandelettes d’une momie (ou les excès de la chirurgie esthétique) pour comprimer son corps, dissimuler des bourrelets plus imaginaires que réels, car elle possède un corps puissant, solide, bien musclé, qui vibre et vit sous nos yeux.

On la voit ensuite, au fil d’un scénario impressionniste plutôt que rigoureux, ébaucher, avec des mannequins représentant divers types d’hommes, des relations qui semblent impossibles ou délétères, et alors les frapper, leur imposer des gestes obscènes, les tuer, et ensuite s’en prendre à elle-même. La rage, donc, celle de l’impuissance, celle de la déception, celle de l’incompréhension.
Le spectacle est professionnel, de grande qualité (peut-être un peu redondant malgré sa brièveté). Les mouvements saccadés, les gestes excessifs, font appel à la grammaire de la danse contemporaine, tout en constituant une sorte de pièce de théâtre. La proximité du public avec l'artiste et l'intensité de celle-ci créent un malaise (ce qui a incité quelques spectateurs à rire alors qu’il n’y avait rien de drôle): remise en question voulue, audacieuse.
Je regrette seulement que la fin du spectacle se présente comme une copie conforme du début, suggérant que tout cela tourne en rond, sans aucune possibilité d’espoir, de rédemption. Propos sombre, donc, mais légitime malgré tout. La vie peut être comme ça.
En présentant à 12 reprises ce spectacle solo, Vicky Côté a relevé un beau défi. Faisant preuve de beaucoup de cran et de talent, elle montre qu’une petite équipe disposant de peu de moyens peut arriver à un résultat impressionnant, pour peu que la motivation, les connaissances et la maîtrise technique soient au rendez-vous.
Voici quelques liens, si vous souhaitez en savoir plus sur l’artiste et le spectacle:

Entrevue Voir
Critique de Jean-François Caron (à qui j’emprunte la photo) dans Voir
Critique de Dario Larouche

24/05/2009

Star Trek en duo

spocketKirk.jpgJe ne vais pas vous faire une critique en règle de Star Trek, onzième film de la série. (Bande-annonce du film en français ici.) Je vais simplement vous parler du fait que pendant deux heures, dans la salle de cinéma, j’étais parfaitement heureuse. J’adore ce genre de science-fiction, et en plus je retrouvais, plus jeunes et joués par d’autres acteurs, les personnages de la première série télévisée (Patrouille du cosmos), que j’ai écoutée avec ferveur dans les années 60 et 70:  Monsieur Spock, le capitaine Kirk (sur la photo, incarnés par Zachary Quinto et Chris Pine),  McCoy,  Chekov, Scott, Sulu, et le vaisseau Enterprise.
Autre source de plaisir: savoir que pendant la projection, mon conjoint et moi étions parfaitement en accord. Pas besoin de parler: je savais qu’il était accroché à son siège, totalement embarqué dans l’histoire lui aussi, comme il pouvait être certain que je l'étais. Quand nous allons ensemble au spectacle, au concert, au théâtre, on ne peut pas  -ou rarement-  être sûr du bonheur de l’autre avant d’avoir pu en discuter.
Mais là, avec Star Trek, la question ne se posait pas.
Des vaisseaux, des armes, des combats, de l’action, du suspense, des effets spéciaux pendant deux heures. Une bonne dose d'humour et de nombreux clins d'oeil. Une histoire bien ficelée  même si la cohérence des différents épisodes temporels n'est pas totale.
Bien sûr, le film ne soulève pas de grandes questions existentielles sur l’homme, sur le sens de la vie, sur la souffrance. C’est du pur divertissement. Et du pur divertissement qui fait autant plaisir, à deux personnes (au moins) en même temps, c’est rare, alors je déguste et j’apprécie.

17/05/2009

J'ai rêvé d'une salle...

auditModif.jpgEn ce qui concerne la salle de spectacle de Saguenay, la décision est prise: l’auditorium Dufour sera rénové.
Il semblerait qu’à Saguenay, on soit né pour un petit pain, et donc, la rénovation, c’est tout ce qu’on peut se payer. Je ne suis pas contre, car je pourrai continuer à fréquenter ce lieu pour lequel j’éprouve une affection particulière, malgré sa vétusté, et même si une ou deux fois je me suis retrouvée sur un siège tout cassé.
Je suis sûre que les rénovations annoncées lui feront le plus grand bien: la salle sera plus moderne, dotée d’une meilleure acoustique, plus agréable à fréquenter pour le public et les artistes, plus confortable, plus belle.
Plus belle, mais cela ne se verra pas de l’extérieur. L’auditorium Dufour demeurera une salle “invisible”, enclavée dans les murs d’un vieux cégep tout gris et un peu décrépit. (J'ai d'ailleurs l'impression que c'est le Cégep de Chicoutimi, plus que le public, et même plus que la Ville, qui sort grand gagnant de l’opération et qui tirera le maximum de bénéfice de ces rénovations.)
J’aurais vraiment aimé que la Ville et ses citoyens fassent pour une fois preuve d’audace et frappent un grand coup: construire un édifice culturel entièrement nouveau. Une sorte de palais des arts comportant au moins deux auditoriums de tailles et à vocations différentes, pour le théâtre, la musique classique, la danse, ainsi que des bureaux, des salles de répétition, des locaux pour l’administration et l’entreposage.
Je verrais bien ce nouveau bâtiment sur le port (peut-être à la place du hangar actuel) de Chicoutimi, se dressant au bord du Saguenay tel un vaisseau prêt à larguer les amarres pour offrir un voyage à ceux qui y montent.
Et je le verrais original, extravagant, “complètement pété” comme dirait le maire Labeaume. On ferait appel à un super-architecte qui pondrait un projet inouï, saisissant. Du jamais vu à Saguenay, un édifice qui deviendrait une sorte d’emblème de la ville et de la région, et dont quelques éléments pourraient faire écho à la structure du vieux pont de Sainte-Anne.
Les gens viendraient de loin, en auto, en vélo, en autobus, en bateau, seulement pour le voir. Et il y aurait les spectacles et les concerts en plus!
Voici quelques exemples de salles de concert et maisons d’opéra (modernes), dont l’architecture pourrait servir d’inspiration. (Cliquez pour les voir en plus grand)

amsterdamOpNom.jpgkazakhstanOpNom.jpg

 

dallasOpNom.jpgoperaShanghaiNom.jpg
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copenhagueOpNom.jpg valenceOperaNom.jpg

pekinOpNom.jpg

 

Je sais, ce n’est qu’un rêve.

On peut rêver, non?

14/05/2009

La prison, maintenant

assk.jpgJ'écrivais hier une note sur le triste sort d'Aung San Suu Kyi, et j'apprends ce matin qu'elle est emprisonnée par la junte militaire birmane. Son crime: avoir reçu chez elle un Américain qui avait réussi à atteindre sa maison. Bien sûr, le gars est un imbécile et il a posé son action au mauvais moment. Mais depuis quand est-un crime de recevoir quelqu'un chez soi? Depuis que les bandits au pouvoir en Birmanie l'ont décidé ainsi.

Son principal crime: être en vie, et constituer une menace pour le régime qui annonce  vouloir tenir des élections (truquées bien sûr) l'an prochain.

Voilà, je n'ai pas grand-chose à ajouter, il faut lire, s'informer, retourner sur le site Info-birmanie, (en français, mais il y en a aussi plusieurs en anglais), sur Facebook, ou encore ici dans Le Figaro. En tapant Aung San Suu Kyi dans les moteurs de recherche, on trouve beaucoup d'informations.

Plusieurs pétitions pour sa libération (et celle des autres prisonniers politiques en Birmanie) circulent dans Internet (par exemple celle-ci), on peut les signer, pour essayer d'aider...

13/05/2009

Comment aider Aung San Suu Kyi?

aungsansuukyi.jpgJe voudrais faire quelque chose, crier ma révolte et mon indignation, mais malheureusement, je ne puis rien changer au terrible sort de Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 19 ans dans son pays, la Birmanie (on dit aujourd'hui Myanmar),  qui ne mérite pas le nom de pays, d'ailleurs. Junte militaire, exactions, contrôle, torture, pouvoir, répression (rappelez-vous la dure répression contre les moines bouddhistes en 2007), on ne peut rien contre ce régime immonde, mollement critiqué par les grandes puissances, sans doute par peur de la Chine, qui elle soutient ce régime.
J'espère que cette femme belle et courageuse, détenue en otage dans son propre pays depuis qu'elle a remporté les élections en 1990, aujourd'hui âgée de 63 ans, pourra retrouver sa liberté avant de mourir. Mais les chances sont minces. Elle est très malade, selon des informations transmises par certaines médias. Voir ici un bon site d'information en français.
Elle a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1991.
Son sort est d'une incroyable cruauté. Depuis 19 ans, elle est pour ainsi dire en prison, elle ne voit personne ou presque, elle ne peut sortir de chez elle. On a même emprisonné son médecin traitant la semaine dernière.
Que faire, sinon souhaiter que chaque dirigeant de ce régime corrompu meure dans dans les plus horribles souffrances.
Je me suis jointe à un réseau d'appui sur Facebook, mais sans trop y croire. D'ailleurs personne ne peut accéder librement à Internet dans ce pays de merde.

12/05/2009

Tiens, la revoilà!

elinaDegout.jpgJ'ai retrouvé lundi soir sur ARTV la mezzo soprano Elina Garança, que j'avais vue samedi dans La Cenerentola et dont j'ai parlé dans ma note précédente. Cette fois elle chantait dans Cosi Fan Tutte, de Mozart, mis en scène par Patrice Chéreau au Festival d'Aix-en-Provence en 2005. Renseignements supplémentaires sur cette production ici. J'étais bien heureuse d'écouter cet opéra, pour deux raisons:
- retrouver cette excellente interpète (avec le baryton Stéphane Degout sur la photo), dans une production très dépouillée avec de bons interprètes, notamment mon idole Ruggero Raimondi
- me rappeler avec plaisir mes deux années d'études à Aix-en Provence, il y a près de 40 ans. J'en reparlerai peut-être un jour.

10/05/2009

Cendrillon sans carrosse

garanca1.jpgDernier “opéra du Met” hier (samedi 10 mai) au cinéma Jonquière. C’était moins bondé que certaines autres fois, mais quand même, il y avait beaucoup de monde. Au programme: La Cenerentola (Cendrillon ) de Rossini. Dans le rôle-titre, j’ai découvert la merveilleuse mezzo d’origine lettone Elina Garança. (On peut la voir ici interpréter "Mon coeur s'ouvre à ta voix", tiré de Samson et Dalila, de Saint-Saëns).
Blonde, mince, visage espiègle et juvénile (la photo ci-dessus, beaucoup trop "glamour",  n'a aucun rapport, mais je ne l'ai pas trouvée en Cendrillon),  elle chante fort bien et de plus, elle a un physique parfait pour le rôle.
On ne peut en dire autant de son prince, Lawrence Brownlee, un ténor à la peau noire, de petite taille et un peu rondelet. Quand il se tient debout devant elle, il lui arrive à l’épaule, et moi ça me donne envie de rire plutôt que de croire à ce grand amour romantique. Je l’ai surnommé le petit prince. Brownlee.jpgJe sais, ce n’est pas gentil, mais je n’y peux rien. Dommage, car il chante  plutôt bien, même si parfois il manque d’agilité dans les cascades italiennes.
J’ai trouvé Rachelle Durkin et Patricia Risley excellentes dans les rôles ingrats des deux chipies, et les interprètes masculins assez ternes, incluant John Relya, dont le beau timbre est ici assez mal exploité.
La Cenerentola n’est certes pas le chef-d’oeuvre de Rossini, en tout cas pour le livret (signé Jacopo Ferretti): une tentative un peu ratée d’inscrire le conte de Perreault dans un contexte réaliste. Sans carrosse et sans pantoufle de verre (ou de vair).
L’explication de l'absence de cette chaussure est la suivante (trouvée sur Wikipedia): "la pantoufle est remplacée par un bracelet afin d'éviter aux actrices de l'époque d'avoir à exhiber pieds et jambes aux yeux du public". (Si cela vous intéresse, j'ai écrit il y a un an au sujet de la pantoufle une note dont je suis assez fière).
Plus de conte de fée, donc,  peu d'action, et beaucoup de bons sentiments. Une succession de beaux airs dans le plus pur style bel canto, un peu lassante à la longue malgré les efforts manifestes de la metteure en scène Sharon Thomas pour découper et dynamiser les épisodes. Heureusement qu'elle peut exploiter quelques éléments comiques (c’est un opéra-bouffe après tout), comme les pitreries des deux soeurs et les bouffonneries du beau-père, pour dérider et faire réagir le public.
J’ai essayé de savoir si le cinéma Jonquière va présenter The Audition le 6 juin. Le responsable du cinéma ne le savait pas, mais il m’a dit que c’était peu probable, car la salle doit être rénovée en juin. Ça c’est une bonne nouvelle, car les trois-quarts des sièges sont déglingués.
Autre bonne nouvelle: on nous a remis le programme de l’an prochain, signe que les diffusions du Met vont continuer à Jonquière.
Des titres alléchants: Tosca, Aïda, Turandot, Les Contes d’Hoffmann, Der Rosenkavalier, Carmen, Simon Boccanegra, Hamlet et Armida (de Rossini d’après un poème du Tasse).

08/05/2009

Album Dali

J'ai enfin ajouté, dans la colonne de gauche, l'album intitulé Musée Dali que je vous avais promis dans cette note.

07/05/2009

Merci Marilyn

marilynFrench.jpgDécès de l'auteure américaine Marilyn French (un bon texte dans Le Devoir). La lecture de son roman Toilettes pour femmes, vers 1978, m'a beaucoup marquée. L'histoire d'une femme qui en a assez de la soumission et qui décide de prendre sa vie en main. Un roman dur, revendicateur, implacable. Féministe et radical. Peut-être qu'aujourd'hui ce serait moins suprenant, moins bouleversant (je devrais sans doute le reliretoilettes.png pour vérifier), mais il y a 30 ans, l'histoire avait de quoi secouer et faire réfléchir.
Ce livre a joué un rôle important dans ma prise de conscience féministe. Et dans celle de millions de femmes à travers le monde.
J'ai lu aussi son roman Les bons sentiments, peut-être un peu moins percutant, mais fort intéressant tout de même.
Une femme remarquable, donc.
Sur cette photo, elle tient entre ses doigts la cause probable de sa mort...