Cathos vs homos

Un article récent du Devoir fait état de la situation difficile des personnes âgées homosexuelles qui vivent en centre d’hébergement. Ces aîné(e)s doivent cacher leur orientation sexuelle,  sinon ils risquent d’être victimes d’ostracisme et/ou de harcèlement de la part des autres résidents et du personnel. Rares sont ceux ou celles qui admettent publiquement vivre en couple avec une personne du même sexe.
Aucune direction de centre d’accueil n’a voulu accueillir la conférence de presse de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, qui annonçait le versement d’une aide financière à deux organismes de soutien aux gais et aux lesbiennes pour tenter de réduire l’ampleur du problème. Aucun résident homosexuel n’a voulu non plus donner un témoignage public de sa situation, de son vécu.
Cet état de fait est scandaleux. Pourquoi ne pas laisser tranquillement les gens vivre leur vieillesse comme ils l’entendent, avec qui ils veulent. Pourquoi les pointer du doigt, les harceler?
Je vais vous le dire, moi pourquoi. C’est que ces résidences sont aux mains des curés, des comités de pastorale et autres associations catholiques. Éjectées peu à peu des écoles, ces organisations ont investi les centres d’accueil. Je le sais parce que j’ai visité régulièrement ma belle-mère et ma mère quand elles séjournaient dans ce genre d'endroit. Elles sont mortes aujourd’hui, paix à leur âme.
Chaque jour, le chapelet. Chaque samedi ou dimanche, la messe. On apporte la communion dans leur chambre à ceux et celles qui ne peuvent se déplacer.  On va les chercher dans leur lit pour les conduire aux cérémonies religieuses. Celles-ci bien souvent se déroulent dans la salle commune: pas moyen d’y échapper. C’est dans bien des cas la seule distraction offerte aux vieux dans la journée.
Des bondieuseries à n’en plus finir. Des chapelets, des crucifix en guise de décoration. 
Selon la ligne de parti de l’Église catholique, l’homosexualité n’est pas accetable. Tout acte homosexuel est un péché. Démunis et dociles, les vieux, comme ils l’ont toujours fait, se plient à ce précepte imbécile et prennent en grippe ceux ou celles -ils doivent être extrêmement rares- qui osent se dire homosexuels ou s’afficher avec un compagnon du même sexe. Ils leur font des misères ou les incitent à “se corriger” voir ici un article éclairant. Même ceux qui sont seulement soupçonnés de tendances homosexuelles risquent d’êtres harcelés.
J’espère que les baby-boomers, ceux qui arrivent à 60 ans et qui constitueront bientôt le noyau d’un nouveau type de pensionnaires (j'en ferai peut-être partie bientôt) dans ces foyers et autres CHSLD (s’ils ont le malheur de devoir y résider), ne se laisseront pas faire. Qu’ils commenceront par mettre à leur place curés, autels et crucifix, en réclamant que la messe soit dite dans une salle fermée, à l’intention de ceux qui veulent y assister, et non pas dans la salle commune. (Sa seule vertu, à la messe, c’est d’apporter un peu de mouvement, de distraction en ces lieux où tout le monde semble s’ennuyer à mort. Mais on pourrait trouver autre chose).
Je souhaite que ces nouveaux venus, ayant appris au cours de leur vie à respecter les choix des autres, montrent le chemin de la tolérance aux éventuels prêtres qui continueront à fréquenter les lieux. Quitte, s’il le faut, à frapper d’ostracisme les bigots et les ultra-religieux incapables d’accepter la différence.