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27/03/2009

Revoir Starmania

rockfort.jpgLes Opéras de Québec et de Montréal ont remonté Starmania, l’opéra rock de Luc Plamondon et Michel Berger, pour orchestre symphonique et chanteurs d’opéra.
J’avais vu la première version lyrique, sans mise en scène mais avec la même distribution (ou presque), en 2004 à Montréal. Outre celle-là, j’ai vu, depuis sa création il y a 30 ans, au moins trois versions différentes de la comédie musicale-opéra rock (entre autres avec Claude Dubois, Louise Forestier, Diane Dufresne, Fabienne Thibeault) y compris une production de Logistik 22 (à Saint-Ambroise je crois), qui allait plus tard créer le spectacle Québec Issime.
Et j’ai donc assisté récemment à Montréal (salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts) à ce Starmania opéra (dernière représentation aujourd'hui, samedi 28 mars).

J’ai beaucoup aimé, avec des réserves.

Les points forts

  • L’orchestration extraordinaire de Simon Leclerc, d’ailleurs au pupitre de l’Orchestre métropolitain du Grand Montréal. Il a redonné vie à cette musique, qui semble pouvoir s’enrichir sans fin.
  • Le resserrement de l’action et l’actualisation du propos, qui cadre encore mieux avec notre époque, sur fond de guerre, de marginalité, d’ambition démesurée. Zéro Janvier brigue la présidence de l’Occident en préconisant la dictature et l’instauration d’un État policier, entraînant la révolte dans certaines couches de la population.
  • La mise en scène et les décors, du duo Victor Pilon et Michel Lemieux. Recours intensif au multimédia et au virtuel pour ces projections qui dessinent tours et gratte-ciel, sur lesquels se superpose à l’occasion le visage géant  du lecteur de nouvelles Roger Roger (James Hyndman: malheureusement, personne ne lui a dit qu’il fallait placer l’accent tonique à la fin et non au début des mots).
  • Le rythme fluide, les citations musicales et les atmosphères qui empruntent à Gershwin, Bernstein (celui de West Side Story), Puccini et Mozart.

Les chanteurs
Excellente: Lyne Fortin on la voit ici dans Les adieux d'un sex symbol, fabuleuse Stella Spotlight, diva sur le déclin, extravagante et touchante. Le show lève vraiment  quand elle fait son Hervieux.jpgentrée, après l’entracte. Et son duo-duel  Ego Trip avec Marc Hervieux (photo de droite), où chacun fait assaut de talents opératiques, est un morceau d’anthologie.
Très bon: Étienne Dupuis en Johnny Rockfort (photo du haut), surtout son dernier air, S.O.S. d'un terrien en détresse, avec ces remarquables passages en voix de tête: vraiment très bien.
Plutôt bon: Pascal Charbonneau, en Ziggy (ci-dessous avec Marie-Josée Lord), j’ai aimé, sauf son premier numéro avec les choristes (et/ou danseurs), complètement raté à mon avis.
Corrects: Marc Hervieux: je l’ai assez aimé, mais pas tant que ça.
Raphaëlle Paquette: très correcte en Cristal, sans éclat particulier toutefois.
Un peu moins: Krista de Sylva, en Sadia: jeu caricatural et musicalement, ce n’est pas convaincant.
Inclassable: Marie-Josée Lord (ici elle chante Stone, le monde est stone), qui incarne Marie-Jeanne, la serveuse automate: pourtant, elle a tout à fait le physique pour le rôle, elle maîtrise sa technique, mais sa voix - superbe- est presque trop belle, trop classique pour le rôle, en fait je ne sais pas si j’ai aimé sa prestation.

ziggy.jpgDonc, j’ai beaucoup aimé, j’ai pris plaisir à réentendre cette belle musique, sans être convaincue totalement par cette version lyrique.

Et j’ai détesté...

La grande femme qui s’est assise devant moi et m’a caché une bonne partie de la scène avec ses cheveux crêpés en forme de boule. C’est comme si j’avais eu un cercle noir au milieu de mon champ de vision.
Mais elle n’est pas revenue après l’entracte. O joie! O miracle! Je le souhaitais de tout mon coeur, et c’est arrivé.
Je crois que je lui avais jeté un sort. Suis-je une sorcière?

22/03/2009

Somnambule...

diegoNatalie.jpgJe suis sous le charme. De Natalie Dessay,  de Juan Diego Florez, de tous les autres qui ont fait de La Sonnambula,  l’opéra de Vincenzo Bellini présenté samedi au Metropolitan Opera et diffusé au cinéma Jonquière, une pure merveille. C’est la meilleure production (avec Orfeo ed Euridice de Gluck) que j’ai vue dans cette série du Met.
La soprano française Natalie Dessay arrache des larmes par son chant et son investissement total dans le rôle d’Amina, une jeune fille démolie parce que son fiancé croit qu’elle l’a trompé. Somnambule, elle s’est couchée dans le lit du comte, celui-ci s’est éclipsé, il ne s’est rien passé. Il n’y a pas là de grande tragédie, pas d’assassinat, pas de suicide, juste un malentendu entre deux amoureux.
Mais quand elle pleure pendant qu’il crie sa colère, quand elle se tient sur une planche qui sort de la scène pour s’avancer au-dessus de l’orchestre, pour chanter sa douleur, c’est prenant. Les spectateurs  pleuraient dans le cinéma. Même moi j’ai versé quelques larmes.
Quant au ténor péruvien Juan Diego Florez, il est fait pour le bel canto, le bel canto est fait pour lui, je l’adore, j’adore l’entendre chanter. Il fait des acrobaties vocales, il pousse la note quand il le faut, on dirait que rien ne l’arrête. Autant elle semble fragile, autant il semble solide.
Et pour une fois, tous les rôles secondaires sont bien chantés et joués: Jennifer Black, la perfide Lisa, Jane Bunnell, la mère adoptive d’Amina. Et le comte, Michele Pertusi, superbe voix de baryton-basse et jeu bien senti. C’est rare que j’aime les voix de basse,  j’ai souvent l’impression qu’ils ont un trombone coincé dans la gorge et que le son est fermé, mais pas lui, il chante avec un beau naturel.
Ajoutons à tout cela l’orchestre du Met et le chef italien Evelino Pidò, qui savent y faire, autant dans la virtuosité que dans les nuances exigées par cette belle musique.
La mise en scène de Marie Zimmerman déplace l’action du village suisse à une salle de répétition new-yorkaise où l’on prépare l’opéra. Ce qui permet d’introduire un décor urbain et des costumes modernes, toujours agréables à l’opéra. L’argument joue donc à deux niveaux, il y a les comédiens-chanteurs, et les personnages qu’ils incarnent (ceux de l’histoire originale). Mais la métaphore de la salle de répétition n’est pas filée jusqu’au bout: pour cela, il aurait fallu reconstruire le scénario en entier, ce qui n’a pas été fait.
D’où une certaine confusion, mais au fond, ce n’est pas très important. L’important, c’est qu’on y croit, que tout cela est vibrant et convaincant. Une oeuvre scénique, quand ça fonctionne, c’est extraordinaire.

Vous ai-je dit que j’ai aimé ça?

 

20/03/2009

Tasses à boire

HPIM1669.JPGMon conjoint a récemment acheté de bien belles tasses pour l'espresso: des tasses pour l'allongé, et des tasses pour le court. J'adore le café de ma cafetière Nespresso.
Je l'ai reçue en cadeau il y a environ deux ans et depuis, je déguste chaque tasse avec un immense plaisir.
Je le prenais jusque-là dans une petite tasse en procelaine ou en terre cuite, c'était fort bien.
Mais on dirait que ces tasses en verre transparent ont renouvelé mon plaisir, parce qu'elles sont jolies et aussi parce qu'on voit mieux la crema. Un excellent achat, donc.
Je prends mon espresso pur et nature: sans lait, sans sucre, et c'est un délice.
Je vais bientôt essayer les nouvelles variétés de capsules offertes par la compagnie. Je les commande via leur site Internet et je les reçois deux jours plus tard, à la porte. Le système fonctionne très bien.

16/03/2009

Courts pour réfléchir

larmesNap.jpg

Si les films de jeudi étaient intéressants et variés, ceux de dimanche après-midi dans le cadre du Festival Regard sur le court métrage au Saguenay étaient prenants, troublants, profonds.
Environ une vingtaine de personnes à la salle Marguerite-Tellier (le même programme avait été présenté samedi soir à l'auditorium Dufour, j'imagine qu'il y a eu plus de monde).
Jeudi, on parlait beaucoup de relations père-fils,  le thème dominant était plutôt l'amitié.
Par exemple Larmes napolitaines, (photo ci-dessus), sympathique film italien de Francesco Satta: au cours d'un voyage en train de Naples à Milan, deux passagers que tout sépare, l'extraverti qui dérange tout le monde et l'ingénieur qui veut avoir la paix, discutent, s'engueulent, puis finissent par devenir amis.
Buddies (photo de droite), du Québécois Louis-Alexandre Martin (salut Alex!): un artiste déchu s'assoit sur un ban public pour évoquer sa gloire passée. Son seul amibuddies.jpg, c'est sa marionnette, en réalité lui-même. Un exploit ce film,  aussi dépouillé qu'un numéro de théâtre de poche, c'est vraiment le texte, dit en anglais avec sous-titres en français, qui fait toute sa force. Il a été écrit et est joué par Pier Paquette, un ancien marionnettiste de Sesame Street.
Amitié aussi entre adolescents, dans le film islandais Smafuglar. Un très jeune garçon laisse croire à son amie qu'il a été son premier partenaire sexuel, alors que la vérité est tout autre. Le jury lui a décerné le Grand prix international à l'issue de la compétition: un prix mérité, je crois, car il a de quoi secouer nos certitudes.
il y avait un autre thème: la maladie mentale, douce ou violente. (on pourrait aussi classer Buddies dans cette catégorie). Sorte de psychose collective dans le film israélien 6 minutes et 5 secondes, qui construit habilement une atmosphère oppressante en montrant comment, dans un autobus bondé de Tel Aviv, un homme avec un grand sac éveille les soupçons autour de lui.
Mon cher Robert, film québécois de Claude Brie: un homme est tellement troublé par la privation sexuelle qu'il en perd le contact avec la réalité. Très réaliste, très québécois, peut-être un peu long (25 minutes) mais bien fait avec de bons acteurs.
Avant-goût de printemps, de Jean-François Nadeau: un homme veut revoir sa blonde, il a un bras dans le plâtre, ils se parlent au téléphone, ça tourne un peu mal: rythme nerveux, frénétique, intéressant.
Et enfin Deconstruction Workers, film norvégien, moitié animation, montre deux ouvriers sur un chantier de construction qui discutent de leur travail pendant que tout s'écroule autour d'eux. Graphiquement original, séduisant dans son absurdité tendance trash.
Un beau festival en somme. La liste des films qui ont gagné des prix n'est pas encore sur le site officiel, mais on peut la trouver dans Le Quotidien.

14/03/2009

Courts en tous genres

Dennis.jpgJ’ai assisté jeudi à la première séance du Festival Regard sur le Court métrage au Saguenay.  J’essaie d’aller chaque année à au moins une projection. En quelques heures, une foule de propositions, des images venues d’ici et d’ailleurs, des personnages, des situations très variées. J’adore. J’espère pouvoir assister à d’autres séances  de cette 13e édition (qui se termine aujourd’hui (dimanche)), mais je ne sais pas si je pourrai, je suis très occupée.
Il y avait un peu de protocole, ouverture oblige. Richard Boivin, l’animateur, est efficace et il a le sens de l’humour. J’ai appris que Laval Gagnon, de Télé-Québec, prendra bientôt sa retraite. Salle François-Brassard comble ou presque.
Pas de grand coup de coeur qui emporte tout, mais j’ai aimé ma soirée. Chacun des huit films au programme m’a apporté quelque chose. J’ai apprécié, pour l’humour,  Operator,  animation du cinéaste britannique Matthew Walker: un homme téléphone, demande à parler à Dieu, et celui-ci lui répond. La conversation est operator.jpgbanale... Et The Job, de Jonathan Browning  (États-Unis): un groupe de diplômés, cravatés, chômeurs.  Ils accueillent avec fébrilité l’ouvrier mexicain venu leur offrir des emplois (chef de service, programmeur, gestionnaire). Tout le monde se presse et veut avoir ces postes. C’est lui qui choisit les candidats et  les fait monter à bord de sa camionnette... Vous pouvez le voir ici.
Plus sérieux, Racines (photo ci-dessous), de Eileen Hofer, cinéaste suisse d’origine turco-libanaise (elle a envoyé uncafeRacines.jpg message de présentation). Ce fut mon film préféré de la soirée. Dans un village reculé de la Turquie, un père, son fils, l’école, l’entraide, l’extrême  pauvreté. Un film tout simple, émouvant.
Déraciné, du Québécois Pierre-Antoine Fournier, aussi une histoire de père et de fils, a de quoi secouer. Un regard empathique mais direct sur la misère cachée, père alcoolique, fils qui tente de surnager,  tout se déglingue, tout est glauque, ils s’affrontent mais il y a de l’espoir.
Dennis,  (photo du haut, à gauche) un bon film du Danemark, (photo à gauche) montre un culturiste malheureux, avec une mère possessive.
Les autres:
Rosa Rosa, scénario un peu convenu, mais beauté graphique.
Lévesque et fils Maraîchers, tourné au Lac-Saint-Jean, d’une certaine façon aussi cela touche le père et le fils: celui-ci, le cinéaste Nicolas Lévesque, se fait demander, par son père, en direct à la caméra, s’il va prendre la relève de l’entreprise maraîchère. Il préfère le cinéma.
Et enfin Skhizein, de France, une animation teintée de fantastique, un peu étrange, belles images, sympathique.

09/03/2009

Athée et fière de l'être

Je m’associe à la campagne en faveur de l’athéisme sur des autobus à Londres, à Barcelone, et maintenant à Montréal. Je le fais en empruntant cette citation (légèrement différente de celle qui est affichée sur les autobus) au site de Jack:

CampagneantiPeur.jpg

J’ai cherché sur Facebook un groupe athée auquel j’aurais pu me joindre, mais en général ils sont trop bavards ou trop virulents et se font répondre tout aussi violemment par des groupes religieux, bref, je n’entre pas là-dedans.
Je considère la religion (toute religion) à l’égal de la mythologie ou de l’épopée: un monde imaginaire élaboré par des récits peuplés de personnages et de phénomènes extraordinaires. Si cela peut consoler ou réconforter des gens, tant mieux pour eux, mais il faut bien garder en tête que ce sont des créations de l’imagination, et non pas des réalités. Pas plus que le père Noël ou le Grand Manitou.
Quand je pense que des hommes, des femmes, des enfants (et aussi des animaux) ont été tués, brûlés, torturés, massacrés au nom de ces sornettes, j’ai honte d’avoir un jour pratiqué l’une de ces religions mortifères. Je regrette de m’être pliée aux contraintes stupides que nous imposaient les curés et les religieuses.
(Je crois en être sortie, mais peut-être que je me trompe...)

Les religions sont en réalité des sectes qui ont réussi.

autobAthee.jpgAu sujet de cette campagne dite des “autobus athées” j’ai quelques réserves, d’abord parce qu’elle demande de faire un don à l’Association humaniste du Québec, tombant un peu dans le même travers que les religions qui quêtent de l’argent à leurs fidèles. Ensuite parce que le “probablement” est de trop et ne concerne pas les vrais athées: ceux qui disent ne pas savoir si Dieu existe, ou avoir des doutes, sont plutôt des agnostiques, ou encore des sceptiques.
Et enfin parce que les mots athée et athéisme sont absents du message, comme si les responsables de la campagne n'osaient pas assumer totalement leur position.

Une campagne en faveur de l’athéisme et qui ne dit pas son nom...  étrange...

07/03/2009

Adieu à Stan d'Haese

D'Haese.JPGJ’ai appris avec tristesse le décès de Stanislas d’Haese, artiste, créateur, peintre, sculpteur, homme de théâtre, animateur très engagé dans le milieu artistique et sportif du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Il a été d’ailleurs l’un des fondateurs, en 1987, de la Société d’art lyrique du Royaume, dont je fais partie maintenant.
Il assistait à toutes nos productions, en compagnie de sa femme, Madeleine Gauthier, avec leurs amis, Olivette et Ghislain Bouchard, qui furent eux aussi, tout comme Normand Laprise et sa famille, des pionniers et des piliers de l’opérette. Il a été président de la SALR de 1990 à 1997, tout en continuant à s’occuper des décors et d’autres aspects techniques des productions.
Je rencontrais là et à plusieurs concerts ce grand amateur de musique et d’art lyrique. Toujours gentil et prévenant, il venait me parler pour me donner ses impression, ses commentaires. Je m’informais de sa santé, cela n’allaiit pas fort depuis quelques années, mais il luttait avec courage contre le cancer.
Mes plus sincères condoléances à sa femme Madeleine, à sa famille et à ses proches. La disparition de ce Belge au grand coeur laisse un grand vide dans le  milieu culturel régional.

Plus de détails:
Le Quotidien
Leucan
Soccer
Blogue de la SALR
Blogue de Dario Larouche

04/03/2009

Saguenéen dans l'orchestre Youtube

Félicitations à Gaël Chabot-Leclerc, vibraphoniste de Saguenay, l’un des 90 musiciens sélectionnés pour faire partie du Youtube Symphony Orchestra, qui se produira à Carnegie Hall en avril.
Près de 3000 musiciens ont soumis leur candidature au moyen de vidéos envoyées à Youtube.
Un jury de professionnels de la musique a d’abord sélectionné 200 candidats. Ce sont les votes des internautes qui ont ensuite désigné les 90 finalistes venant de 30 pays et âgés de 15 à 40 ans.
Un autre Québécois a été retenu, le violoncelliste Stéphane Tétreault, de Montréal. Trois Canadiens font également partie de ce nouvel orchestre mondial.
Sur la vidéo de sélection, le musicien, étudiant au Conservatoire de Saguenay (filmé dans une salle de l'institution si je ne me trompe pas), interprète un passage de La flûte enchantée de Mozart.