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22/03/2009

Somnambule...

diegoNatalie.jpgJe suis sous le charme. De Natalie Dessay,  de Juan Diego Florez, de tous les autres qui ont fait de La Sonnambula,  l’opéra de Vincenzo Bellini présenté samedi au Metropolitan Opera et diffusé au cinéma Jonquière, une pure merveille. C’est la meilleure production (avec Orfeo ed Euridice de Gluck) que j’ai vue dans cette série du Met.
La soprano française Natalie Dessay arrache des larmes par son chant et son investissement total dans le rôle d’Amina, une jeune fille démolie parce que son fiancé croit qu’elle l’a trompé. Somnambule, elle s’est couchée dans le lit du comte, celui-ci s’est éclipsé, il ne s’est rien passé. Il n’y a pas là de grande tragédie, pas d’assassinat, pas de suicide, juste un malentendu entre deux amoureux.
Mais quand elle pleure pendant qu’il crie sa colère, quand elle se tient sur une planche qui sort de la scène pour s’avancer au-dessus de l’orchestre, pour chanter sa douleur, c’est prenant. Les spectateurs  pleuraient dans le cinéma. Même moi j’ai versé quelques larmes.
Quant au ténor péruvien Juan Diego Florez, il est fait pour le bel canto, le bel canto est fait pour lui, je l’adore, j’adore l’entendre chanter. Il fait des acrobaties vocales, il pousse la note quand il le faut, on dirait que rien ne l’arrête. Autant elle semble fragile, autant il semble solide.
Et pour une fois, tous les rôles secondaires sont bien chantés et joués: Jennifer Black, la perfide Lisa, Jane Bunnell, la mère adoptive d’Amina. Et le comte, Michele Pertusi, superbe voix de baryton-basse et jeu bien senti. C’est rare que j’aime les voix de basse,  j’ai souvent l’impression qu’ils ont un trombone coincé dans la gorge et que le son est fermé, mais pas lui, il chante avec un beau naturel.
Ajoutons à tout cela l’orchestre du Met et le chef italien Evelino Pidò, qui savent y faire, autant dans la virtuosité que dans les nuances exigées par cette belle musique.
La mise en scène de Marie Zimmerman déplace l’action du village suisse à une salle de répétition new-yorkaise où l’on prépare l’opéra. Ce qui permet d’introduire un décor urbain et des costumes modernes, toujours agréables à l’opéra. L’argument joue donc à deux niveaux, il y a les comédiens-chanteurs, et les personnages qu’ils incarnent (ceux de l’histoire originale). Mais la métaphore de la salle de répétition n’est pas filée jusqu’au bout: pour cela, il aurait fallu reconstruire le scénario en entier, ce qui n’a pas été fait.
D’où une certaine confusion, mais au fond, ce n’est pas très important. L’important, c’est qu’on y croit, que tout cela est vibrant et convaincant. Une oeuvre scénique, quand ça fonctionne, c’est extraordinaire.

Vous ai-je dit que j’ai aimé ça?

 

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