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26/11/2008

Théâtre CRI: génial

afficheparAmis.jpgJ'ai eu un un vrai coup de coeur vendredi soir. Pour la pièce Parents et amis sont invités à y assister, présentée par le Théâtre CRI.
Du roman de l'auteur saguenéen Hervé Bouchard, qui a connu un beau succès d’estime lors de sa parution il y a quelques années (et que je regrette maintenant de n’avoir pas lu), la metteure en scène Guylaine Rivard (photo) propose une adaptation remarquable, à la Guylaine Rivard.jpgfois originale, prenante, une pièce de théâtre originale et inventive, bien ancrée dans la réalité saguenéenne tout en ayant la valeur universelle d’un drame familial: mort et douleur et folie. Des êtres ordinaires se débattent avec leur propre vie et celle des autres, dans une scénographie pleine de sens, concrète et symbolique en même temps.
La langue est vivante, tour à tour comique, poétique, truffée de glossolalies, et le rythme s’apparente à celui du slam, articulation appuyée et ton quasi musical.
C’est tout à fait fabuleux comme spectacle, il mériterait de se promener partout au Québec et ailleurs. Mes collègues de la blogosphère en ont parlé ici et .
Si ça vous intéresse, il reste quatre représentations, de ce soir (mercredi 26 novembre) jusqu'au samedi 29 novembre.

24/11/2008

Met(tre) Lepage en images...

METdamnation.jpgSamedi après-midi, l’opéra La Damnation de Faust, d’Hector Berlioz, mis en scène par Robert Lepage, présenté au Metropolitan Opera de New York et diffusé en direct et en HD sur des milliers d’écrans de cinéma à travers le monde. Y compris au cinéma Jonquière, dont la salle s’est presque remplie pour l’occasion.
Une mise en scène typiquement lepagesque: on reconnaît le goût de RL pour les technologies de l'image, l’animation saccadée, le noir et blanc, le mélange des genres, et sa propension à miser sur l’effet hypnotique et émotif de la répétition, que l'on pouvait déjà apprécier l’été dernier à Québec avec son Moulin à images.
Il propose en fait une scène verticale, comme un écran de cinéma tendu du plancher au plafond, et visuellement découpé en cellules, sortes de fenêtres (que les Américains appellent  "calendrier de l'Avent"!) ou de portes donnant sur des pièces, des aires ouvertes, des paysages, des images fantasmagoriques où évoluent chanteurs, danseurs, figurants, personnages réels ou virtuels.
L’opéra, dirigé avec science et âme par le maestro James Levine, est musicalement intéressant, et raconte, à quelques nuances près, la même histoire (inspirée par le récit de Goethe, qui lui-même s’est inspiré d’un conte populaire allemand) que celle du Faust de Gounod... mais sans les grands airs.
Vocalement très correcte, la soprano Susan Graham s’avère convaincante et émouvante dans le rôle assez bref de Marguerite, le baryton-basse (canadien) John Relyea propose un Méphisto ironique et diabolique doté d’une assez belle voix. Dommage que le ténor Marcello Giordani en Faust gâche la sauce: sans attrait, sans véritable présence, il chante mal, et surtout, son jeu est plat, inexistant en fait, il ne transmet aucune émotionrLepage.jpg, il regarde à peine sa partenaire pendant leur grande scène d’amour.
Autre regret: la mise en images (signée Barbara Willis Sweete) pour diffusion au cinéma ne permet pas d’apprécier vraiment la mise en scène de Robert Lepage (nous avons eu droit à une brève interview avec lui à l'entracte). Il n’est pas évident au départ de filmer un spectacle qui fait autant appel à la technologie numérique. De plus, les caméras montrent obstinément une petite partie de l’action, alors qu’on aurait souhaité avoir davantage de prises de vue de l’ensemble. (D’autres en ont parlé, par exemple Jack).
Quand on voit un personnage qui évolue dans l’eau, on ne sait pas du tout où et comment est cette eau sur le plateau du Met. Quand observe ce qui se passe dans une seule cellule, on aimerait savoir s'il y a la même chose ou si c'est différent dans les sept ou neuf autres fenêtres.
Ceci dit, c’était extraordinaire d’avoir accès à cette production, qui a fait partout salle comble. Les billets étaient vendus longtemps d’avance  dans tous les cinémas du Québec et d’ailleurs où l'opéra était projeté (c'est déjà complet pour la rediffusion du 17 janvier).

À Jonquière, il n’y avait pas de prévente, et il suffisait d’arriver 40 minutes avant le début de la projection pour avoir une bonne -mais plutôt inconfortable- place.

21/11/2008

Manger mou...

becel_original.jpgJe ne suis pas folle de la margarine, mais le matin, j’en tartine mon pain grillé, parce qu’elle est déjà crémeuse, alors que le beurre, au frigo, est un peu trop ferme, même s’il nettement meilleur goût.
Mon mari, adepte donc de cette margarine, achetait toujours de la Becel originale (photo de gauche), en deux petits contenants dont chacun tenait merveilleusement bien dans notre beurrier blanc en porcelaine.
Mais un jour, Jack a échappé et cassé ce beurrier. Il s’est donc senti libre d’acheter sa margarine dans un autre format, un contenant plus grand, par exemple. Il a choisi la Becel légère, qui affiche “50% moins de calories et 50% moins de gras” que la margarine ordinaire ou le beurre.becel_light.jpg
La première fois que je l’ai essayée, il s’est passé un phénomène bizarre:  ma toast matinale est devenue toute molle, comme si je l’avais imbibée d’eau.
Jack a aussi remarqué le changement.
Je veux bien croire que nous sommes à l’âge du manger mou, mais quand même.(1)
J’ai donc sorti ma loupe et lu ce qui était écrit sur l’emballage... Le premier ingrédient sur la liste des composants de cette margarine légère, c’est...
l’eau, à 61%!!!
suivie par les huiles de canola et de tournesol à 32%.
Ces mêmes huiles sont les premiers ingrédients de la margarine régulière, à 74%, suivies par l’eau, dont le pourcentage n’est pas précisé.(2)
Ajouter de l’eau dans un aliment, cela diminue le pourcentage de gras qu’il contient, c’est mathématique. (Et très facile: je pourrais le faire moi-même!)
Et c’est brillant: le fabricant augmente ainsi à coût nul la quantité de produit, et donc le nombre de contenants qu’il peut remplir et vendre au même coût que celui de la margarine régulière(3).
Nous sommes donc revenus à la margarine régulière, car nous sommes incapables d'avaler

ces toasts molles, archimolles!


(1) Pour le goût, c’était correct, c’est-à-dire aussi mauvais que celui de la margarine régulière. Et cette margarine légère est jaune, on se demande pourquoi, on s’était habitués à la teinte blanche. Si c’est pour imiter le beurre, c’est raté.
(2) Remarquez que les deux margarines contiennent des produits chimiques à l’utilité douteuse (sans parler de leur innocuité), tels sorbate de potassium, arôme artificiel (pour masquer une odeur naturelle épouvantable?). Mais c’est surtout l’acétate d’alpha-tocophérol qui m’inquiète...)
(3) Combien de fabricants de différents produits alimentaires se livrent à ce genre de manipulation?

18/11/2008

Docteur House et Docteure Grey

houseSeul.jpgChaque semaine, j’ai rendez-vous avec deux médecins.
Le lundi soir, c’est le Docteur Gregory House (série Dr House, TVA, 21h ).  Bourru, misanthrope, égoïste, ce médecin antipathique (que l'on finit par aimer un peu tout de même) avale des tonnes de calmants pour soulager sa douleur chronique à une jambe, qui le fait boiter et l’oblige à marcher avec une canne.
La structure des épisodes est toujours la même: une personne, homme, femme, enfant, fait une crise quelconque, évanouissement, saignement, douleur intense avant d'être conduite à l’hôpital où House et ses assistants cherchent la cause du problème.
Ils croient la trouver (parfois House et son équipe ne sont pas d’accord), la traitent, mais s’aperçoivent que ce n’était pas le bon diagnostic. Le patient ou la patiente va de plus en plus mal, ce qui entraîne une spirale d’examens, de traitements inefficaces, de nouveaux examens et ainsi de suite.
En général, le patient est sur le point de mourir quand House découvre la source de son problème. Dans un récent épisode, une jeune fille est même morte: on avait diagnostiqué et traité un cancer, pour s’apercevoir ensuite que c’était une infection. Mais le traitement contre le cancer avait détruit son système immunitaire... alors elle est morte d’une simple infection.
C'est une série étrange, un peu trash, les personnages ne s’aiment pas : toujours à couteaux tirés, ils s'envoient sans cesse reproches, insultes, vacheries. Mais je l’écoute quand même: on s'y laisse prendre malgré tout, et certaines “histoires de cas” sont très intéressantes, même si la solution ou l’explication est souvent tirée par les cheveux. (Genre: un jeune amateur de baseball devient malade parce qu’il s’est confectionné un monticule de lanceur avec de la terre contaminée...)

greySeule.jpgLe samedi soir je vais voir la docteure Meredith Grey (21h, SRC, série Dre Grey), à l’hôpital Grace, de Seatle. Je l’aime beaucoup, et j'aime aussi son entourage: amis, collègues, patients, patrons, parents, amant (le Docteur Shepard, avec qui la relation est difficile).
Chaque épisode montre plusieurs cas très variés, où interviennent les différents services de l’hôpital: urgence, cardiologie, pédiatrie, chirurgie. Ça bourdonne sans arrêt: accidents, urgences, opérations, morts, guérisons.  Plus les intrigues amoureuses, les relations familiales des personnages principaux. Médecins qui travaillent trop, conjoints qui en ont marre, liaisons, adultères, divorces, parties de jambes en l’air avec ou sans conséquences...
Une vraie série médicale, comme je les aime, passionnante comme comme le fut la regrettée Urgence de Fabienne Larouche, à Radio-Canada. Quant à la série américaine Urgences (que j'ai suivie pendant plusieurs saisons, et dont je me suis lassée), produite par Steven Spielberg, elle bat un record de longévité: , E.R. (encore à l'affiche sur la SRC en après-midi) en est à sa quinzième saison et doit se terminer en février prochain. Peut-être à cause du décès récent de son scénariste, Michael Crichton, l’auteur du génial Parc Jurassique (roman et film(s)).

12/11/2008

Speak White aujourd'hui

Je viens de terminer Les accommodements raisonnables, le plus récent roman de Jean-Paul Dubois (dont je compte parler d'ici peu).jeanPaulDubois.jpg Invité à plusieurs tribunes lors de son récent passage au Québec, cet auteur français que j’aime bien (il est séduisant en plus, comme le montre la photo prise lors de son passage à l’émission de Radio-Canada Tout le monde en parle, en 2007), a parlé de son admiration pour Speak White, le fabuleux texte de Michèle Lalonde. Il mentionne d’ailleurs ce poème dans les dernières pages de son livre, le voyant
commemLalonde.jpg

sans doute le plus beau texte jamais écrit sur l’apprentissage de la révolte et de la dignité

Élection de Barack Obama aux États-Unis, campagne électorale au Québec (pitoyable jusqu’ici), pouvoir de l’argent, injustices en tous genres, dangers qui guettent la langue française, ces sujets, et tant d’autres : autant d'occasions de de secouer tous les jougs et de réclamer, avec Michèle Lalonde, l’autonomie, la liberté, la fierté de parler sa langue et d’être ce que l’on est.
Écoutons ou réécoutons Michèle Lalonde dire Speak White:

08/11/2008

La Sagrada Familia

belleVue.JPG

La Sagrada Familia, l’église de la Sainte-Famille, Temple Expiatori de la Sagrada Familia, comme le nommait Antoni Gaudi, le célèbre architecte de ce monument emblématique de la ville de Barcelone. La cathédrale des anges, comme on l'appelle aussi, est un projet titanesque: on n’en croit pas ses yeux quand on voit ce qui a été réalisé et ce qui reste à faire. En effet, la construction de ce temple mythique, commencée en 1882, doit se terminer vers 2026, peut-être même en 2030.
C’est une fondation privée “ecclésiastique” qui assure la réalisation de ce projet à la fois fou et magnifique, à même le prix d’entrée payé par les visiteurs et les dons venant de partout dans le monde. C’est émouvant, impressionnant, quasi irréel.
Je me prends à rêver: que Saguenay se donne un projet culturel (moins ambitieux bien sûr) et le réalise...
En fait, l’oeuvre est si monumentale qu’il est à peu près impossible de photographier la Sagrada, dans l’état actuel où elle se trouve, de façon satisfaisante. Il faut y aller par façades, par angles, par petits bouts. Vous trouverez  d’excellentes photos sur cette page sur le site officiel (en catalan et en anglais seulement). Un très beau site, très complet (sauf en ce qui concerne le français), sur lequel vous pouvez même faire un don pour aider à poursuivre l’édification de la Sagrada Familia.
Sur l’album Sagrada Familia, à gauche, vous trouverez des photos prises par mon conjoint et moi, alors que nous visitions le célèbre temple,  le 23 septembre 2008.
On dit à Barcelone qu’il faudrait démolir éventuellement une partie du quartier (Eixample) qui l’entoure afin que les gens puissent voir la Sagrada de loin.
Il y a des grues, des fils, des planches, des ouvriers partout à l’extérieur et à l’intérieur: c’est un véritable chantier. Les autorités ont dû trancher entre deux options: fermer l’église pour plusieurs années et la terminer plus rapidement, au prix de pertes énormes au chapitre des visites touristiques, ou la laisser ouverte au public, quitte à faire circuler celui-ci autour des ouvriers, et à exposer ceux-ci à la vue de tous. Option qui a été choisie: ce sera plus long ainsi, mais au moins, les gens qui le souhaitent peuvent visiter ce fabuleux monument.

05/11/2008

Obama: victoire et espoir

barack.jpgFinalement, cela s’est passé. Un président noir aux États-Unis (je ne place pas de liens, il y en a partout, suffit de chercher). C’est en soi un phénomène remarquable. Source de changements politiques et sociaux? je l’espère, mais le contenu de ses discours n’est pas clair à ce chapitre. Il est religieux, quelques idées de droite se glissent dans ses valeurs progressistes, bref, il faudra voir. On le compare à Kennedy, mais à mon avis, les États-uniens doivent souhaiter tout, sauf un autre Kennedy.
Ce qui est remarquable au fond, à ce moment-ci, c’est la valeur symbolique et humaine de l’événement. L’immense vague d’espoir soulevée, aux États-Unis et dans le monde, notamment dans les milieux les plus modestes et défavorisés, par cette élection d’un homme pouvant être perçu comme “différent”: non seulement différent dans son aspect et dans ses origines, mais différent dans ses projets, capable de marquer une coupure radicale avec l’administration précédente, avec les années Bush.
Petite note: dans la série 24h Chrono (sixième saison), diffusée à Télé-Québec le mardi soir, on en est au deuxième président noir, Wayne Palmer, qui est le frère du premier président noir, David Palmer: ce dernier a  été assassiné la saison précédente. Et il y a un complot pour assassiner le président en poste, pas parce qu’il est noir, mais parce qu’il refuse d’instaurer des “mesures de guerre” contre les islamistes et musulmans du pays pour enrayer un complot terroriste...

01/11/2008

Jean, Lise, Louise et Louise

louiseHarel.jpgLes gens ne veulent jamais d’élections, et ils n’en voudraient pas même si la dernière campagne électorale remontait à dix ans. Du moins  ils disent qu'ils n'en veulent pas, mais au fond, ils n'en savent rien.
En réalité, cela ne prend qu'une demi-heure ou une heure pour aller voter, ce n'est pas très long ni compliqué. De quoi se plaint-on?
La seule chose embêtante, c’est de voir et d’entendre, pendant plus d'un mois, les candidats faire leurs numéros tous à peu près semblables, répéter les mêmes inepties que les fois précédentes, pour se faire élire. C’est pénible, j’en conviens, mais pas vraiment plus que les autres nouvelles politiques en général.
Pour ma part, je suis contente que des élections soient déclenchées, car c’est une occasion de bouter dehors le gouvernement en place, avec lequel je ne suis pas d’accord.
Et si les électeurs sont vraiment mécontents que Jean Charest (il a aussi un site officiel) les envoie aux urnes, ils n’ont qu’à lui manifester leur grogne.
en ne votant pas pour les libéraux et en élisant... un gouvernement péquiste majoritaire.
Tiens! toi, Johnny!
Je rêve en couleur, je sais.
Parlant de politique, l’affaire de la lieutenante-gouverneure Lise Thibault et de ses dépenses injustifiées démontre, à sa face même, l’inutilité, sinon la dangerosité de cette fonction. Elle a compris qu’elle était là pour jouer au chef prestigieux, à la reine d’un grand pays. Elle en a conclu qu’elle avait tous les privilèges, y compris celui de dépenser les fonds publics pour ses activités privées, et personne ne l’a détrompée. Alors la madame en a profité, et plus elle en profitait, plus elle se sentait autorisée à le faire.
Et elle s’est justifiée par des arguments pitoyables, du style j’ai raison et les autres ont tort, je suis une victime, signes évidents que la folie (des grandeurs notamment) n’est pas loin.
C’est sûr que c’est pas beau, mais je me dis aussi qu’elle a dû bousculer et indisposer des gens. Ceux-ci prennent aujourd’hui un malin plaisir à mettre ses errements en évidence, et à lui faire une “job de bras” qui sent la vengeance...
et ça pue!
Pendant ce temps au Parti québécois
Louise Harel tire sa révérence, avec une grande élégance, avant d’être poussée vers la porte du PQ. Belle carrière, droite, impeccable, femme d’action et de réflexion.
Et Louise Beaudoin revient en politique. Décidément...