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20/10/2008

Enchantement de La Cerisaie

affiche.pngLa Cerisaie,  comme toutes les productions des Têtes Heureuses , exige que le spectateur donne quelque chose, attention, concentration, ouverture, avant de recevoir sa “récompense”:  un plaisir complexe, alimenté par une “pâte” théâtrale aux saveurs fortes et diverses.  Une riche matière, en somme, à réfléchir, à mettre en perspective, à revoir dans sa tête. L’un des comédiens, Dario Larouche, parle de son expérience sur son blogue à quelques reprises, en particulier ici.
Courageuse entreprise que de monter ce classique du théâtre russe (Tchekhov) à 13 comédiens et comédiennes, quand on est une troupe régionale, mais voilà, l’homme de théâtre qu’est Rodrigue Villeneuve (directeur-fondateur de la Troupe et metteur en scène) carbure aux clivreCerisaie.jpghoix artistiques et non pas à la rentabilité.
La vente d’une propriété, la Cerisaie en l’occurrence,cerisPoche.jpg pour cause de dettes et traites impayées, est le noeud central de l’action, qui en quelque sorte recouvre d’un voile pudique le vrai sujet: le rapport à l’argent. Attachement des uns, esclavage des autres, ou encore indifférence réelle ou feinte, désir de partir et de rester, chacun exprime ses contradictions. Une galerie de personnages un peu perdus, déconnectés, riches qui, au risque de tout perdre, refusent de voir la réalité en face, velléitaires, idéalistes qui s’interrogent sur le sens de leur vie, ou qui cherchent à investir de sens, par une exaltation de l’esprit, la moindre vétille, le moindre sursaut de leurs sentiments.
Je suis restée perplexe à l’entracte: tout semblait si lent, si complexe, si peu logique, que je ne savais pas au juste ce que je venais de voir, ni vers quoi on me conduisait.
Les deux derniers actes sont venus éclairer les deux premiers de façon éblouissante: je suis sortie de là  convaincue, conquise, troublée, et encore davantage quand j’y repense.
couvCeris.jpgUne belle production qui se joue dans un décor dépouillé et intemporel, sur une trame sonore remarquable signée Patrice Leblanc. Je ne puis nommer tous les comédiens, des professionnels rompus aux techniques et secrets de la scène, tous excellents. Chapeau tout de même à Éric Renald et à Sara  Moisan, pour deux grands rôles principaux, ainsi qu’à Louis Amiot et Richard Desgagné, qui interprètent des personnages secondaires mais essentiels, les seuls qui s’intéressent aux détails matériels, sans état d’âme, allégeant l’atmosphère de quelques effets comiques.
Alors si vous aimez le théâtre, les comédiens, la vie, allez voir La Cerisaie, présentée au Petit théâtre de l’UQAC jusqu’au 2 novembre 2008, jeudi, vendredi et samedi à 20h, et dimanche à 14h.
Renseignements et réservation 418-545-5011 poste 4708. (La suite dans la prochaine note)

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