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18/10/2008

L'ami Gilles...

gilParad.jpgGilles Paradis n'est plus. (J’emprunte la photo publiée  dans Le Quotidien, on me pardonnera j’espère...)
Mon premier contact avec lui: 1969. Après une batterie de tests passés à Québec, je suis choisie pour travailler au journal le Soleil, section régionale. Encore en “pré-probation”, j’accompagne des journalistes sur les lieux d’un événement, conférence de presse, accident, ou autre, et ensuite j’écris mon texte... qui n’est pas publié.
Il est examiné par les patrons, qui cherchent dans quel domaine je pourrais être à mon meilleur.
Gilles Paradis travaille à la section des arts. Un jour il y a un concert de musique classique, Gilles ne peut pas y assister, le patron m’y envoie en me disant que si mon texte est correct, il sera publié. J’agis aussi consciencieusement que possible, je sors mes connaissances en musique pour proposer une critique en règle du concert.
Non seulement le pupitre a décidé de le publier, mais la direction vient de décréter que ma place, c’est la section des arts.
J’ai en quelque sorte “tassé” Gilles Paradis de cette section. Je ne sais pas s’il m’en a voulu, mais il ne l’a jamais montré. Au contraire, il a toujours été d’une extrême gentillesse avec moi, comme avec tout le monde je crois.
Les arts, d’ailleurs, ce n’était pas vraiment son rayon: il n’y connaissait pas grand-chose, et ce n’était pas le domaine idéal pour fouiller la nouvelle, pousser les gens dans leurs retranchements et obtenir des infos.
Ça c’était sa force: contacter les gens, ses “sources”, en personne, poser des questions sans en avoir l’air. Il glanait des nouvelles, petits détails ou gros scoops, en marchant sur la rue Racine, en s’arrêtant à la Tabagie 500, en parlant à tout le monde, fonctionnaires, élus, employés, clients.
En 1973, j’ai commencé à travailler au journal Le Quotidien, qui venait d’être créé pour prendre la relève du Soleil. Gilles travaillait au Progrès-Dimanche, c’est-à-dire dans la même salle de rédaction. Nous nous sommes côtoyés pendant une vingtaine d’années.
Était-il heureux? Je ne sais pas. Il avait une vie personnelle et financière très mouvementée. Et il était très têtu: impossible de le faire changer d’idée, de méthode. Les patrons s’y sont essayés plus d’une fois, aucun n’a réussi.
Un jour, son style n’a vraiment plus cadré avec les nouvelles façons de faire au journal, on l’a donc poussé à la retraite. Un peu réticent au début, il affirmait par la suite s’en trouver très heureux.
Ces dernières années, il s’occupait de sa santé, avait cessé de fumer, luttait contre l’emphysème. Je le rencontrais parfois au Pavillon sportif où il allait faire un peu d'exercice, ou sur la rue Racine, au Café Croissant où il s'arrêtait pour piquer une jasette avec son bon ami le peintre Jean-Guy Barbeau, décédé quelques jours avant lui. (Leurs funérailles ont lieu le même jour, aujourd'hui samedi 18 octobre).
Salut vieux frère...

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