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28/08/2008

L'homme sans peur

mVastel.jpg

Aujourd'hui, décès du journaliste et auteur Michel Vastel, emporté par un cancer de la gorge à 68 ans. Dans son dernier écrit, publié aujourd'hui même sur son blogue de L'Actualité, il annonçait sa retraite. Sans doute qu'il n'aurait pas cessé d'écrire, mais enfin, il voulait aussi faire autre chose, ou alors il se savait trop malade, je ne sais pas.
Ce qui me reste comme impression de Michel Vastel, que j'ai toujours aimé lire et entendre, c'est celle d'un homme qui n'avait peur de rien: il choisissait ses sujets, son angle d'approche, sans avoir peur de faire éclater les règles du genre. Il n'avait pas peur des gens, pas peur des idées, les siennes ni celles des autres, il aimait bien les débats et les confrontations, il émettait parfois des opinions extrêmes, mais toujours appuyées sur des arguments solides.
Un homme de réflexion et de conviction, capable d'expliquer et de défendre son point de vue avec passion. Il savait aussi très bien s'exprimer, il maîtrisait parfaitement le français écrit et parlé.
Un homme de qualité, qui part trop tôt.
Chapeau et merci pour tout, Monsieur Vastel!

26/08/2008

Heures exquises

jflapointecropped.jpgJ’ai assisté dimanche au quatrième et dernier concert du Rendez-vous musical de Laterrière (en bas à gauche, photo de la directrice artistique de l'événement, la violoniste Renée-Paule Gauthier, une autre artiste saguenéenne de grand talent, qui mène une belle carrière).

Sur scène, deux magnifiques artistes natifs du Saguenay-Lac-Saint Jean: le baryton Jean-François Lapointe, dont j’ai parlé sur ce blogue à quelques reprises (ici et ici), grande carrière, réputation internationale, reconnu partout comme l’un des meilleurs Pelléas de l’heure, et la soprano Marie-Ève Munger (j'ai aussi parlé d'elle, , à l’orée d’une carrière qui pourrait s’avérer tout aussi prestigieuse. L’aigu agile et exultant de la soprano colorature, le grave riche, fluide et nuancé du baryton: ces deux belles voix solides et puissantes se sont unies avec grâce pour remplir l’espace sonore de la petite église de Laterrière.mevemunger.jpg
Soutenus avec constance et sensibilité par le pianiste Michael McMahon, ils ont tenu sous le charme de leur voix et de leur jeu les nombreux et fervents amateurs de musique qui n’auraient voulu pour rien au monde rater ce rendez-vous.
En première partie de ce beau programme, exclusivement consacré à des oeuvres en français (comme Céline sur les plaines!), chacun a proposé deux groupes de mélodies composées par Reynaldo Hahn, Fauré, Debussy et Duparc: moments tendres et forts, émouvants, un répertoire dont Lapointe possède une connaissance et une science rares, qu’il sait faire découvrir et aimer.
En deuxième partie, opéra et opérette. Lui: “Avant de quitter ces lieux (on peut le voir dans cet air, à Liège), elle: “Je veux vivre”, c’est excellent. Puis ce sont des extraits de l’opéra Hamlet, d’Ambroise Thomas, que Jean-François Lapointe a chanté (rôle-titre) à Copenhague et à Genève, entre autres scènes, et que Marie-Ève Munger va bientôt chanter à Metz. Ils chantent pour la première fois ensemble dans “Doute de la lumière”, et c’est très beau, leurs voix et leur prestance s’accordent fort bien, aucun ne vole la vedette. Il excelle dans “Être ou ne pas être” et “Oh vin dissipe la tristesse”, elle explose littéralement dans l’air de la folie d’Ophélie, exploit vocal, défi lancé à toute soprano colorature, que Marie-Ève Munger relève brillamment.
Enfin, ilsrpgauthierbio.jpg deviennent légers, amusants et drôles dans quelques extraits de Véronique, opérette d’André Messager: chacun un air joyeux, puis deux duos comiques, notamment l’amusant duo de l’âne. En rappel, l’Heure exquise (de la Veuve joyeuse) nous laisse sur une note délicieusement tendre et romantique.
Après le concert, rencontre avec le public, la famille: retrouvailles, tous se connaissent plus ou moins, c’est le milieu musical du Saguenay-Lac-saint Jean qui, le temps d'un concert exceptionel, se retisse serré autour de ceux qui lui font honneur à l’extérieur.
Professeurs, partenaires dans une production ou une autre (opérettes, concerts offerts par les chorales, Ecce Mundo, spectacles montés au département de musique du Collège d’Alma), anciens collaborateurs de Jean-François quand il dirigeait la Société d’art lyrique du Royaume (Marie-Ève Munger est aujourd’hui directrice artistique de l’organisme), la plus grande partie des auditeurs a un jour côtoyé l’un ou l’autre des deux chanteurs. Sans oublier les membres de la famille de l’un et de l’autre, bref, une belle communion entre ces artistes et le milieu qui les a vus naître et qui a favorisé l’éclosion de leur talent.

20/08/2008

Rivière rouge

boueRouge.jpgCe 20 août 2008, un déversement de boues rouges (résidu de l'alumine produite à partir de bauxite),  en provenance des installations de Rio Tinto Alcan, a fortement coloré une bonne partie de la rivière Saguenay...

La photo n'est pas terrible, vous en trouverez de bien meilleures sur le site de Jean-Luc Cyr qui propose un album sur la marée rouge à cette adresse.

Et sûrement à partir de jeudi (21 août), des images de l'as photographe Rocket Lavoie, dans Le Quotidien.

Enfin, si vous possédez quelques notions d'espagnol, vous aurez sans doute noté que

rio tinto signifie

rivière rouge...

17/08/2008

JO bizarres

cochraneryan.jpgJ’ai des problèmes avec la diffusion des Jeux Olympiques de Pékin. Comme je n’allume jamais la télé dans le jour, et à cause du décalage horaire, je n'écouje me retrouve en début de soirée avec la rediffusion des compétitions que j’ai vues la veille. Il faut attendre 21h30 pour voir de nouvelles épreuves, à la télé de Radio-Canada, qui, bizarrement, ne rediffuse pas (en résumé) les épreuves de la journée diffusées par le Réseau des Sports.
À la radio de Radio-Canada, que j’écoute pendant la journée, c’est particulièrement pénible. Les mêmes reportages sur ce qui s'est passé la veille, de 9 heures à 10 heures, et aussi pendant dix minutes à la fin de chaque heure.

J’ai eu l’impression hier (samedi) que les athlètes canadiens avaient remporté 90 médailles, et non pas trois, puisque cela a été répété du matin au soir, en encore le soir à la télé. Personnellement, je me fous que les Canadiens remportent ou non des médailles (sauf aux jeux d’hiver, quand il y a des patineurs saguenéens).

Ce que j’aime, c’est le spectacle, peu importe qui gagne. Par exemple la fin du marathon féminin hier soir,tomescu.jpg remporté par la Roumaine Constantina Tomescu (photo de droite). Et celle du 1500 mètres des hommes en natation. Le Canadien Ryan Cochrane (photo en haut à gauche) a remporté le bronze, bravo (encore plus bravo au Tunisien Oussama Mellouli, qui a remporté l’or), mais j’ai peur d’en entendre parler (de lui et des autres médaillés d'hier soir) pendant toute la journée aujourd'hui à la radio.
Je vais aussi entendre parler toute la journée de la huitième médaille d’or de Michael Phelps, avec l’équipe étatsunienne du relais 400 mètres. Tout un exploit, quand même.
Il y a de bons reportages à la télé de Radio-Canada en début de soirée, sur la Chine et ses habitants.
Ce que raconte Charles Tisseyre sur les aspects scientifiques du sport est aussi très intéressant. Jean-René Dufort est parfois bon, parfois très mauvais, mais sa voix de fausset est insupportable.
Et la table ronde Zone olympique va remporter la médaille d’or pour le plus grand nombre d’inepties proférées en une minute, ou encore pour le plus grand nombre de fautes de français commises dans une seule phrase.

14/08/2008

Mensonge et tricherie

russGeor.jpgLes médias et le public du monde s’émeuvent de la supercherie des Chinois qui ont montré une autre petite fille que celle qui chantait réellement l'Ode à la patrie à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin.
Or il n'y a rien là d’étonnant: le gouvernement chinois ne recule devant rien pour bien paraître aux yeux du monde. Dans cette perspective, une petite séance de “lipsync”, bien que les circonstances rendent ce geste inélégant et inexcusable, ce n’est pas grand-chose à côté des exactions, tortures, lavages de cerveau et autres humiliations que les dirigeants chinois font subir à leurs citoyens, au point que ceux-ci sont devenus incapables de penser, de réfléchir, d’analyser une situation, et encore moins de la critiquer.
Ce n’est pas grand-chose, disais-je, mais c’est aussi la même chose, la même attitude: une totale absence de considération pour la personne, pour le citoyen, dont les aspirations, les droits, l’intégrité physique même sont sans cesse bafoués, au profit d’un hypothétique intérêt national.
Les Chinois sont accueillants, souriants pour les étrangers qui assistent aux JO, et ils éprouvent sans doute un réel plaisir à les accueillir et à les rencontrer. Mais derrière cette façade joyeuse, ils sont tous morts de peur à l’idée qu’ils pourraient poser un geste inadéquat, dire une parole incorrecte qui leur vaudrait une balle dans la tête, ou la prison pour le reste de leur vie. On ne peut que sympathiser avec tous ces gens privés de liberté.
Parlant de balle dans la tête et de gouvernement menteur, les Russes non plus ne donnent pas leur place, qui violent sous l’oeil des caméras les accords de cessez-le-feu qu’ils ont eux-mêmes signés, poursuivant les interventions militaires (photo) en Géorgie (celle-ci leur en a fourni le prétexte en attaquant l’Ossétie du Sud) tout en prétendant y instaurer la paix.
Vont-ils oser faire là ce qu’ils ont fait en Tchétchénie?

12/08/2008

Miam!

fromageBrise.jpgJe viens de découvrir un fromage délicieux. Il porte le nom de Brise du matin, c'est un fromage "brie double-crème" fabriqué par la maison Alexis de Portneuf. Un brie québécois, qui ne jouit donc pas d'une appellation contrôlée (je ne sais pas s'ils ont le droit d'utiliser ce terme pour désigner un fromage qui ne vient pas de la région de Brie), que j'ai choisi au pif sans savoir ce que c'était.

Il n'a pas la texture coulante d'un vrai brie, sa pâte est un peu plus ferme mais tendre et crémeuse. Son goût de beurre et de noisette est tout à fait délectable. J'ai découvert que cette maison non seulement fabrique des fromages, mais importe au Québec à peu près tous les fromages français que l'on peut trouver dans les épiceries ou les maisons spécialisées.

En tout cas, leur Brise du matin caresse agréablement le palais.

Pour compléter, voici un tableau fromSymph.jpgpeint par Marie-Jules Justin vers 1888, et qui se trouve au musée de Soissons, en France.

 

 

 

 

 

Symphonie des fromages en brie majeur (ou Nature morte au fromage)

08/08/2008

Pourquoi se noyer?

Dès que les beaux jours arrivent, les Québécois ne se peuvent plus. Ils sautent dans des chaloupes pour aller à la pêche, ils montent dans les embarcations fragiles quand l’orage gronde, ils omettent de mettre des gilets de sécurité, ils se lancent dans les chutes et les rivières en furie (ma photo a été prise à La Baie il y a quelques jours), ils plongent dans deux pieds d’eau. Même les enfants, quand on les laisse une minute sans surveillance, trouvent le moyen de franchir les barrières qui entourent les piscines.
Et c’est la tragédie...

Les noyades, dommage collatéral de l’été aussi incontournable que les moustiques et l’odeur de merde qui s’élève des champs.
On dirait une folie collective qui se traduit par une irrépressible envie de se pitcher à l’eau.
Comme s’ils ne savaient pas que l’eau, c’est dangereux.
C’est sûr qu’on a eu huit mois pour l’oublier...

fjordSag.jpg

 

04/08/2008

Hélène Beck: vie et couleur

expobeck.jpg

Le Centre National d’Exposition de Jonquière présente pendant l’été (jusqu’au 28 septembre) une très belle rétrospective de l’oeuvre de l’artiste peintre saguenéenne Hélène Beck.
Le document vidéo qui accompagne l’exposition intitulée Beck tout simplement nous fait bien saisir à quel point Hélène Beck est demeurée fidèle à ses choix: travaillant souvent dans l’ombre, mue par son besoin de peindre et son amour de l’art,  elle a construit lentement un style, une palette qui lui appartiennent, sans jamais s’en laisser distraire.
Toujours vivante et active, elle nous offre sa vie et sa vision dans cette exposition, qui nous permet de suivre son cheminement, un parcours qui ressemble à celui d’un grand nombre de créateurs:  au début, gestes timides, couleurs sombres, petites toiles. Peu à peu, au fil des oeuvres et des années, l’artiste s’épanouit, maîtrise mieux ses moyens, étend sa perspective (et les dimensions de ses toiles), multiplie les couleurs pour atteindre un équilibre parfait entre exubérance et maîtrise.
Dans ses toiles les plus récentes, on sent qu’Hélène Beck arrive à s’exprimer, à s’abandonner en quelque sorte, à dire ce qu’elle veut vraiment dire.
Son oeuvre est  importante non seulement par sa valeur esthétique, mais par son intérêt historique et social, car elle a tout illustré de la vie québécoise: les traditions, les paysages, les maisons. À la fois figuratif et personnel, son style peut être qualifié d’expressionniste, mais sans s’inscrire dans ce courant particulier, ni dans aucun autre: on sent la recherche intime, au plus près de l’expérience personnelle, qui débouche sur une nature morte, un paysage, un portrait ou encore une scène d’autrefois.
Le  défilé de la saint Jean, à travers un beau triptyque, le couvent,  la nature et les espaces urbains (très belles rues de Chicoutimi, de l’Ange-Gardien), du Saguenay, de Charlevoix et du Québec.
Je vous suggère vivement une visite de son site, très bien fait, sophistiqué et professionnel, où vous pourrez admirer ses tableaux à l’aide d’un portfolio bien fourni.
La journaliste Christiane Laforge a aussi rédigé plusieurs textes sur Hélène Beck, dont celui-ci, dans Le Quotidien et sur son blogue.

01/08/2008

Trop top, la montre

HPIM0961.jpgMoi ce sont les souliers, lui ce sont les montres (entre autres). Il en achète régulièrement, de toutes sortes et de tous prix.
Il y a quelques mois, une nouvelle montre arrive à la maison: une Casio, avec des aiguilles et de vrais chiffres tout autour du cadran. Quelque part au centre-droit, une petite fenêtre où s’affichent les réglages. Après quelques tentatives, qui consistent à appuyer sur les boutons un peu au pif, pour mettre la montre à la bonne heure, l’homme renonce.
Sans le lui dire, je reprends la montre abandonnée, avec le manuel, un outil avec lequel je me débrouille habituellement plutôt bien. Je me vois déjà lui annoncer triomphalement que j’ai réussi là où il a échoué.
Le manuel en question: une centaine de pages, en trois langues, donc 30 pages pour le français. Dimensions: un pouce et demi par trois pouces: minuscule, il faut presque une loupe pour le lire.
Je lis, donc, que cette montre “reçoit un signal d’étalonnage de l’heure et règle l’heure en conséquence”, et que ce signal est émis par Fort Collins, Colorado, États-Unis, rendant la réception possible dans toute l’Amérique du Nord.
Merveilleux me dis-je, mais encore faut-il capter ce signal. J’essaie de suivre les instructions, ça ne marche pas. Je recommence: il faut appuyer sur les boutons et surveiller ce qui se passe dans la petite fenêtre d’affichage.  Je dois sélectionner mon fuseau horaire, GMT-5, qui inclut Montréal. Il paraît qu’elle n’a pas le fuseau horaire correspondant à Terre-Neuve: pauvres Newfies, ils ne peuvent pas utiliser cette montre extraordinaire !

J’appuie sur A, puis  B, de une à cinq fois selon les instructions, il faut attendre trois ou dix secondes, essayer de lire ce qui est affiché dans le petit carré, annuler, recommencer.
Pour  vérifier si je reçois correctement le signal, je dois me placer devant une fenêtre...
Les aiguilles tournent, la montre affiche 8 heures... mais il est 10 heures...
Il paraît qu’on peut régler l’heure “manuellement”. J’essaie cette procédure: rien n’y fait, ça n’indique pas l’heure réelle. Et puis il y a la date, aussi...
Bref, plusieurs tentatives et quelques heures plus tard, je renonce à mon tour.
En général, il faut être plutôt bollé pour arriver à régler une montre numérique ordinaire. Avec cette Casio, le coefficient de difficulté devient vraiment trop élevé pour la moyenne des ours...
C’était si facile quand on pouvait faire tourner les aiguilles avec un petit bouton, jusqu’à ce qu’elles indiquent l’heure !
Depuis lors,  j’entends régulièrement un timide bip-bip. Il provient de la montre Casio, rangée  dans une petite boîte à tiroirs près de l’entrée. Vaillamment, elle accomplit son devoir de montre, émettant son petit bip-bip à chaque heure...

c’est-à-dire à “et vingt-cinq” d’une certaine heure qui n’a aucun rapport...