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30/03/2008

Fous de hockey

1644960218.jpgAu sujet de l’affaire Patrick et Jonathan Roy, les femmes sont bien peu intervenues. Sauf la ministre de l’Éducation, bien obligée de répondre à la mystérieuse hystérie collective qui s’est emparée soudain de la moitié - masculine - de l’électorat québécois après la volée administrée par Jonathan Roy au gardien de but des Sags.
C’est comme si les hommes venaient tout à coup de découvrir qu’il y a encore des bagarres au hockey! Le combat s’est poursuivi, on dirait, dans les médias, où partisans, commentateurs, analystes de tout poil se répandent (éjaculent??) depuis ce temps.
Partout, le refrain est le même: il faut abolir “la violence” au hockey.
Aucune voix discordante dans ce concert bien-pensant, du moins je n’en ai pas entendu. Même Gil Courtemanche, chroniqueur du Devoir que je respecte beaucoup et qui tient habituellement des propos pertinents et - ou parce que - subversifs sur les conflits armés et la situation internationale, s’est joint au concert des lamentations de ses compères.
Il y a bien sûr des femmes qui aiment le hockey, qui y jouent même (comme Valérie Chouinard, sur la photo), mais manifestement, ce n’est pas leur monde.
Ce sont les gars qui, après un match, commentent pendant des heures les performances, les passes, les montées au filet, les arrêts des gardiens, les punitions, et même les bagarres.
Je crois que nous, les femmes, avons tendance à ne pas prendre le hockey au sérieux. Nous le considérons, comme les autres sports d’équipe, comme un jeu, un simple jeu. D’ailleurs nous aimons bien que nos amis, compagnons, fils et frères s’y affrontent et s’y défoulent. Les éventuelles bagarres ne nous semblent être rien d’autre que l’explosion d’un trop-plein de frustration, et pour les pugilistes, l’occasion de faire étalage de leur virilité. Nous les trouvons normales, utiles et rassurantes, bien entendu s’il n’y a pas d’excès, de blessures, de conséquences graves.
Nous préférons en somme, car nous les aimons beaucoup et avons besoin d’eux, que nos hommes et garçons se défoulent par quelques coups et blessures sur une patinoire plutôt que de partir à la guerre pour tuer et risquer de se faire tuer.
Il ne s’agit pas d’un jugement moral sur les mérites des unes et des autres. Simplement, hommes et femmes sont différents et ne s’enflamment pas pour les mêmes causes.
Si peu de femmes sont intervenues, c’est que pour elles, si j’en juge par ma propre réaction, tout ça est un incident, disgracieux certes, condamnable peut-être, mais vraiment mineur (!!!), prévisible et presque normal.
Comme mères, nous savons bien que les garçons ne peuvent s’empêcher de se taper dessus à l’occasion. Bien sûr nous efforçons de les éduquer, de leur enseigner d’autres façons de se faire valoir, et, en cas de combat, nous montons au front pour séparer les belligérants, surtout si ça devient trop sérieux et qu’il y a risque de blessures graves. Mais c’est toujours à recommencer, à cause de la testostérone.
Bref les femmes (moi incluse bien entendu) ont agi comme elles le font en général, sur la patinoire ou dans les médias:  elles ont laissé  les petits gars se battre.
Ça vous dirait que je continue sur ce sujet?  Bien que je sois une femme, j’en ai encore long à dire: j’y reviens dans ma prochaine note.

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