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16/03/2008

Peter Grimes: une expérience

771399688.jpgFidèle au poste, je suis allée voir l’opéra Peter Grimes, de Benjamin Britten , présenté au Metropolitan et diffusé en direct au Cinéma Jonquière.
C'est un opéra moderne, composé en 1945. Une histoire étrange et confuse, des personnages dont on a de la difficulté à saisir les motivations et les pulsions. Peter Grimes lui-même, personnage ambigu, coupable ou non, on ne sait pas, victime de la rumeur, ostracisé par les autres citoyens du petit village de pêcheurs anglais où il habite. A-t-il tué son jeune apprenti? On ne sait pas, mais on sait qu’il va mal, très mal, qu’il commence à délirer, qu’il devient probablement fou.
Le ténor Anthony Dean Griffey en tout cas, ne veut pas trancher (comme il l’a dit en entrevue à l’entracte). Il est excellent, autant par la voix délicate et nuancée qui sort de son corps immense que par ses talents de comédien. Même si on ne peut éprouver d’empathie pour un tel personnage, manifestement aux prises avec on ne sait quels démons intérieurs, on apprécie la prestation de cet artiste que je ne connaissais pas du tout. Patricia Racette, dans le rôle d’Ellen, était aussi très bonne, les interprètes des rôles secondaires étaient inégaux.
Mise en scène statique puisque le décor consiste en un immense mur de bois placé à l’avant-scène, où s’ouvrent des portes et des fenêtres pour laisser passer les chanteurs. Confinés au petit bout de scène qui reste devant le mur, choristes et solistes ont bien peu de place à se mouvoir, ce qui limite les effets possibles. Bref, c’est discutable comme scénographie et par conséquent comme mise en scène (John  Doyle). En revanche la direction des chanteurs-acteurs est irréprochable.
Peter Grimes n’est pas le genre d’oeuvre qu’on écoute sur disque, il n’y a pas vraiment de mélodie, mais c’est très intéressant à découvrir par ce biais. J'ai apprécié les choeurs importants et puissants, la partie orchestrale riche et fascinante, avec ces crescendos incroyables, le tout dirigé dirigé avec un réel amour par le chef Donald Runnicles.
Aux entractes, c’était la soprano française Natalie Dessay qui agissait comme animatrice, interviewant les solistes, le chef, la conceptrice des costumes.
On a aussi eu droit à un reportage filmé dans le village anglais où a vécu Benjamin Britten: Aldenburg. Au cinéma local, l’opéra était aussi projeté, comme dans 600 cinémas à travers le monde.
Somme toute, encore une fois, un excellent spectacle, une expérience incomparable. Nous étions une trentaine de spectateurs, ce qui est bon, compte tenu qu’il s’agit d’une oeuvre un peu difficile.
Le prochain: Tristan und Isolde, de Wagner, le 22 mars: durée de cinq heures. Malade, le ténor Ben Heppner a dû annuler plusieurs prestations, et il ne jouera sans doute pas Tristan comme prévu. La soprano Deborah Voigt s’est désistée elle aussi en pleine représentation, mais elle sera sans doute de retour le 22 mars pour chanter Isolde. Décidément, quand ça va mal...
Je vais quand même tâcher d’y aller samedi prochain, ou sinon j’irai à la rediffusion,  le 12 avril.

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