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04/02/2008

Mozart à Laterrière

bbce8c37ed29a264c28e210bc383614c.jpegcef5d3a22191e4a5fbe15c295d53363a.jpegAller à Laterrière un dimanche après-midi pour entendre un concert du quatuor Alcan, quoi de mieux? Le quatuor avait invité l’altiste Steven Dann (photo de gauche) à se joindre à lui pour proposer au public trois quintettes de Mozart, les numéros 5, 3 et 2 par ordre d’inscription au programme.
Environ 200 personnes s’étaient réunies dans l’église pour entendre cette musique extraordinaire, présentée par des interprètes compétents et expérimentés, bien préparés, capables de virtuosité et d’intensité, qui ont transmis à merveille l’esprit et l’émotion des oeuvres.
Je n’aime pas trop parler d’émotion en matière de musique, car malgré ce qu’en disent les présentateurs, il importe peu qu’une oeuvre soit joyeuse ou triste, ou qu’elle ait été écrite par un musicien dans une bonne ou une mauvaise période de sa vie.
Bien sûr il y a des atmosphères, des impressions qui peuvent se dégager, comme celle du quintette en sol mineur (numéro 3), solennel et lent, qui pourrait suggérer une certaine tristesse, même un désespoir, mais ce n’est pas ça l’important, à mon avis. En fait la musique alerte peut dégager de la tristesse, et la musique lente de la joie. Ce qui importe, c’est le plaisir, quelle que soit sa teinte, le plaisir d’entendre une musique géniale, de se laisser transporter par l’agencement (détachement, énumération, superposition...)  des notes et des accords, la succession des rythmes, le déplacement des masses sonores.
Les musiciens qui se regardent pour s’accorder, la sonorité de chaque instrument, les dialogues comme celui entre l’alto et le violon dans le numéro 2, les subtiles nuances, infimes différences entre un passage et sa reprise...

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Et partout, Mozart........
 
 

 Ainsi, ce quintette numéro 3 me rappelait son Requiem, me rappelait aussi le film Amadeus, de Milos Forman. Je ne sais pas si on y entendait des mesures de ce quintette écrit dans les dernières années de sa vie, mais certains échos, certains accents sont communs au film et au quintette. Quand on pense que, pendant les dernières années de sa vie,  Mozart a quémandé, sans l’obtenir, un poste de musicien, et qu’il est mort dans la pauvreté. Incroyable.
Mais depuis lors, des musiciens se sont succédé pour permettre au plus grand nombre d’accéder à son génie. Grâce à ces interprètes, nous pouvons écouter ici, dans la petite église d’un petit village du Saguenay, la musique de Mozart et accéder ainsi à des moments de pur bonheur.
C’était un concert modeste. Peut-être pas le plus grand ou le plus extraordinaire présenté par le Quatuor Alcan au cours des années, mais c’était un beau concert, magnifique et réjouissant.

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