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13/01/2008

Trompée !

3d3366ff033138a63deaf9f3a9c6838a.jpegPendant une semaine à la radio de Radio-Canada, une promotion pour l’émission de télévision de télévision La Facture. Où, disait-on, il serait question des crèmes rajeunissantes, antirides, rafermissantes pour le visage, dont certaines peuvent être dangereuses.
Comme la plupart des femmes et aussi une bonne partie des hommes, je m’intéresse au sujet. J’ai essayé des crèmes et des lotions de toutes sortes, des chères et des bon marché, destinées à rajeunir la peau, à faire disparaître rides, taches et cernes. Sans aucun résultat jusqu’à présent. Mais je suis toujours à la recherche du produit miracle.
J’ai donc écouté cette émission pour savoir si ces substances dont je me tartine le visage ne seraient pas nocives. Remarquez qu’à mon âge, si j’apprends qu’une crème pourrait être dangereuse à long terme, je m’en fiche un peu: la face ne va tout de même pas me tomber en lambeaux!!!
Mais cette émission, c’était une vraie farce. En ouverture, il est question d’une substance appelée DMAE, diméthyl-éthanol éthyl, ou quelque chose d’approchant, très efficace parce qu’elle fait gonfler les cellules et épaissir la peau. Dangereusement efficace, selon un chercheur, qui affirme que cette substance devrait être considérée comme un médicament, plutôt que comme un cosmétique,  par Santé Canada, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Mais y a-t-il du DMAE dans les produits vendus au public? La Facture n’a trouvé aucun cosmétique contenant cette substance. Ils ont en revanche trouvé, dans certaines crèmes, du THPE, ou tri-éthanolamine (ou genre). Substance semblable au DMAE, mais qui n’en est pas.
Et savez-vous quoi?  Ce n’est pas sur le THPE que portent les recherches menées à l’Université Laval.
Alors, ces crèmes, elles sont dangereuses ou pas? Personne ne peut le dire. Un chercheur évoque cette possibilité, mais sans aucune preuve, simplement parce le THPE ressemble au DMAE.

    Or la dangerosité du DMAE n’est pas prouvée, et celle du THPE n’a pas été étudiée. De plus, et comme on ne connaît pas la concentration du produit dans une crème, on ne peut rien établir avec certitude.


Au lieu de chercher plus loin une réponse éclairée, La Facture a proposé un test mené sur trois produits à effet “liftant”, essayés par trois femmes. Aucun protocole, aucun fait avéré, juste trois madames qui essaient trois crèmes. Leurs conclusions: ma peau est plus lisse, plus sèche, ou encore ça n’a aucun effet, et gnagnagna.
Rien de concluant donc, et aucun rapport avec le sujet annoncé, à savoir que certains cosmétiques peuvent être dangereux. Un peu plus loin dans l’émission, une étudiante démontre qu’on peut fabriquer une crème de beauté chez soi avec quelques produits de base, en faire la promotion et la vendre dans le commerce. Fort bien, mais est-ce dangereux?
Le seul aspect intéressant de l’émission, c’était de voir une représentante de Santé Canada se mettre joyeusement les pieds dans les plats en admettant que l’organisme ne vérifie rien, n'effectue aucune recherche et autorise la mise en marché des cosmétiques sans effectuer de tests. La madame affirmait sans aucune preuve que ces produits ne peuvent être nocifs. Elle s’est tellement enfoncée que ses supérieurs sont intervenus pour mettre fin à l’entrevue!
Voilà donc La Facture qui se prend pour Découverte, mais qui rate royalement son coup. Incapable de serrer au plus près son hypothèse de départ pour arriver à une conclusion claire et utile, l'équipe, par la voix de l'animateur Pierre Craig, nous sert un tas d’affirmations impossibles à vérifier, de comparaisons boiteuses, de suppositions dont aucune n’est étayée par des faits, des études ou des tests de laboratoire.

Une émission totalement inepte.

Je me sens trompée, flouée.

Vite, un bon masque Avène pour cacher et dissoudre ma frustration!

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