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11/12/2006

Ciao Roberto

medium_alagna.jpegJ'écoutais samedi soir l'émission de Michel Drucker, sur TV-5, un spécial Roberto Alagna, probablement présenté en rediffusion. Le ténor français, une véritable star dans son pays, et qui se prête volontiers au jeu médiatique, a accueilli des des invités, chanté du classique, du jazz, de la pop, avec Patrick Bruel, Lyne Renaud, Paul Anka, Lara Fabian, et sa femme, la soprano Angela Gheorghiu. Émission un peu longuette, mais sympathique. Je ne suis pas une fan d'Alagna, mais j'écoute parfois son Va pour Kleinzach (tiré des Contes d'Hoffman, d'Offenbach), que j'aime bien, et, en DVD, L'elisir d'amore, de Donizetti (Opéra de Lyon), où il donne justement la réplique à Angela.
Or voici que dimanche, le ténor, qui chantait le rôle de Radamès dans Aïda de Verdi à la Scala de Milan, a quitté la scène tout de suite après avoir chanté son premier air: Celeste Aïda, qui fut ponctué par des huées provenant du public. Il a eu peur de briser sa voix en continuant à chanter dans cette atmosphère houleuse, a-t-il expliqué ensuite. Les critiques avaient émis quelques réserves sur sa prestation, lors de la première jeudi dernier, tout en encensant le reste de la distribution, ainsi que la direction musicale et la mise en scène, signée par nul autre que Franco Zefirelli.
C'est un geste tout à fait exceptionnel qu'a posé là le ténor français. Difficile à expliquer, compte tenu de sa grande expérience, du fait qu'il a certainement connu tous les cas de figure. Mauvaises critiques, public hostile ou indifférent, conditions difficiles, tout ça fait partie de la vie d'artiste. Il connaissait certainement le phénomène des loggionisti, sorte de hooligans qui occupent des loges à la Scala et qui font la pluie et le beau temps. Ils ont déjà hué la Callas, et Pavarotti, entre autres.
Je ne veux pas donner tort ou raison à Roberto Alagna, je n'étais pas là, et je ne sais rien de sa performance. Mais ce que je sais, c'est que je n'aurais jamais su qu'il chantait cette oeuvre à la Scala s'il n'avait posé ce coup d'éclat. Une façon -sans doute pas la meilleure- de faire parler de lui dans les médias du monde entier...

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