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14/05/2006

La critique comme peau de chagrin

Pour une nouvelle pièce de théâtre présentée à Montréal, par une compagnie réputée (TNM, par exemple) on peut espérer trouver entre trois (Devoir, Presse, Voir) et cinq critiques dans la presse écrite, et peut-être autant à la radio. Si cette même pièce, ou une production locale, est présentée au Saguenay, il y aura une critique dans la presse écrite (Quotidien ou Progrès Dimanche), peut-être une à la radio (CBJ), rarement plus. C'est bien peu pour les gens qui veulent se faire une idée de la pièce à travers plusieurs visions.
Ceci est dû au fait qu'il y a de moins en moins de journalistes culturels, et de journalistes tout court, dans les entreprises de presse. Et souvent, c'est la même personne qui doit faire les interviews et la critique. Or ce n'est pas normal. Un critique ne devrait pas avoir à parler à ceux qui montent l'événement en question, afin d'avoir l'esprit entièrement libre.
Par ailleurs, si un journaliste a consacré du temps à réaliser les interviews en plus d'écrire des textes sur toutes les autres choses qui se passent dans une semaine, il peut lui être difficile de prévoir quatre heures de plus (spectacle et rédaction, c'est un minimum) pour réaliser une critique. Alors on laisse bien souvent tomber cette dernière au profit des entrevues, qui sont plus simples à réaliser, mais qui ne donnent du spectacle que la perception, nécessairement biaisée, de ceux qui le font.
Pour un concert classique, il y aura encore moins de critiques, parfois une, parfois zéro, cela dépend du moment où il est présenté et de la quantité d'événements qui se déroulent au même moment.
Pour un spectacle plus populaire, à grand déploiement, comme Dracula, par exemple, on peut s'attendre à ce que tous les médias en parlent d'abondance et en proposent au moins une critique. À tort ou à raison, les patrons estiment que le sujet est «vendeur» et n'hésitent pas à envoyer du renfort aux journalistes culturels, à mobiliser toutes les ressources de leur salle de rédaction.

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