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31/03/2006

Jour un

Voilà, ça y est. Hier soir (jeudi) c'était ma dernière soirée de travail. On m'a fêtée, embrassée, offert un gâteau (merci Johanne!), j'ai salué les gens de l'atelier, Christiane m'a invitée à dîner, mes collègues pupitreurs m'ont entraînée au bar après le travail pour prendre un verre. Eux, ils font ça tous les jeudis, après la fin de la semaine de travail. Moi, c'était la première fois. C'était cool. Je suis rentrée à 3 heures du mat, et n'ai pas pu m'endormir avant 4-5 heures. J'ai lu les mots gentils écrits par mes collègues sur une grande carte.

Et là, je regarde passer le temps. Je manque de sommeil, mais ce n'est pas grave. Je me coucherai un peu si je m'endors trop. Mais ce n'est pas encore le temps des grandes réflexions philosophiques sur la gestion du temps et autres grands sujets reliés à la retraite, au temps qui passe, au vieillissement. Je goûte chaque moment, tout simplement. Et la semaine prochaine, j'ai déjà trois rendez-vous fixés, il faut que j'en ajoute un autre (le coiffeur!) et je pars pour Montréal. Alors je vais être presque plus occupée que quand je travaille. Sauf que j'aurai mes soirées à moi! Je vais pouvoir écouter Virginie autrement qu'en vidéo. Youppi!

28/03/2006

La retraite

Plus que trois jours de travail avant ma retraite. Situation étrange, qui en principe ne se présente qu'une seule fois dans une vie. 

33 ans et demi de travail pour le même employeur. Des habitudes ancrées profondément, même si j'avais complètement changé d'horaire il y a trois ans. L'habitude de se rendre au bureau chaque jour, de gérer son temps en fonction de l'énergie qu'il faut garder pour le travail, de comprimer, de regrouper les plaisirs et les tâches personnelles dans les fins de semaine, ces deux précieux jours de congé vécus comme une récompense, un nonosse pour le bon chienchien.
Je sens que ça va me prendre un certain temps avant de fonctionner dans ce nouvel espace-temps mental. J'essaierai d'en rendre compte sur ce blog, tiens, pourquoi pas?

24/03/2006

Chapeau Diane

Diane Dufresne, plurielle, belle, chanteuse et artiste jusqu'au tréfonds. Plus sage qu'autrefois, mais la voix est intacte. Il y a moins de cris, mais ceux qui restent sont peut-être encore plus efficaces. Elle était à l'auditorium Dufour, vendredi. Salle presque pleine, sauf les mauvais sièges, de gens qui l'ont adorée. Un vrai spectacle, pensé, coloré, synchronisé, conçu pour plaire à tous les sens, un écrin - une cage?- pour la magnifique bête de scène qu'elle est toujours.


Spectacle original, visuellement attrayant, par exemple le voile blanc qu'elle sort de sa robe et qui devient un écran sur lequel d'anciens spectacles sont projetés, moderne. Elle ne se complaît pas dans la nostalgie, peut-être pas assez, et c'est le seul petit reproche qu'on peut lui faire - ça et l'abus des projections qui deviennent redondantes aux textes - celui de ne pas nous refaire tous ses classiques. Mais elle va vers l'avant, Diane, elle propose de nouvelles chansons, le Kurt Weill est nouveau pour elle et elle l'interprète superbement, j'ai adoré Bilbao, et l'accordéoniste Didier Dumoutier, qui nous fait une petite valse de Chopin en passant. Dans ce tableau, Diane Dufresne avait les jambes dénudées, et portait, par-dessus ses talons hauts, de grosses chaussettes, des bas de travail rouge-gris-blanc. Une idée folle, qui souligne avec justesse le côté maladroit, les gestes un peu brusques de Diane, qui font penser à ceux d'une adolescente un peu mal dans sa peau.

J'ai trippé bref, comme rarement en spectacle. Je me suis laissée embarquer dans le voyage, j'y suis encore, c'était beau, bref, intense, un show, c'est ça. Chapeau, Madame Dufresne !

19/03/2006

Ça donne des boutons...

Un rendez-vous chez le dermatologue.
L'immeuble est vétuste, le cabinet, au premier étage, se trouve au bout d'un étroit corridor. Il y a des gens dans ce corridor, des clients du docteur, debout ou assis sur des bancs. Il faut raser le mur pour les éviter, car c'est l'hiver, tout le monde porte un manteau assez épais. Dans la salle d'attente, minuscule - plus petite que mon salon - une trentaine de personnes attendent, assises sur des chaises maigrement rembourrées.
Il y fait très chaud, et malgré l'heure précise du rendez-vous, 14h45, il me faudra attendre, comme tous les autres patients, plus d'une heure pour passer. Les assistantes du docteur sont gentilles, mais elles ne comprennent pas mes questions et me répondent comme si j'étais une demeurée. Je suis étendue sur le dos, le docteur arrive, il scrute la peau de mon visage avec une loupe. Ça dure 15 secondes. Il enlève quelques comédons sur mon front, environ 20 secondes, et il dicte à l'assitante les noms des médicaments, crèmes et émulsions que je devrai utiliser.

Exit le docteur. Il a été avec moi environ une minute.

Une fois sortie du cabinet, j'attends, dans une autre partie du corridor de tantôt, qu'on me remette la prescription. Il y a du trafic, personnel, clients, c'est presque la bousculade. Les assistantes prodiguent à haute voix les instructions et les conseils sur la façon d'utiliser les médicaments prescrits. Genre :

«Monsieur Tremblay, pour votre psoriasis, vous allez appliquer...»

Cinquante personnes viennent d'apprendre que Monsieur Tremblay souffre de psoriasis. Bonjour la vie privée...

La réceptionniste est coincée dans un petit local dont les murs sont tapissés de dossiers, elle peut à peine déplacer sa chaise. Si on doit la voir pour effectuer un paiement ou fixer un rendez-vous, il faut rester debout, un peu n'importe où. Enfin, là où il n'y a personne d'autre.
Avec tout l'argent qu'il gagne en voyant 40 à 60 patients par après-midi pendant une minute chacun, il me semble que le bon docteur pourrait au moins se payer des locaux décents et accueillants pour la clientèle. Pour les patients que nous sommes.

15/03/2006

Opéra si!

Dans le numéro 3 du magazine Opéra, je trouve un texte de Christophe Huss, le journaliste du Devoir, à propos de l'Étoile, d'Emmanuel Chabrier, oeuvre présentée à l'Opéra de Montréal en novembre dernier. Je n'ai pas pu y assister, même si cela m'aurait beaucoup intéressée. Présenter cette oeuvre était un pari fou à Montréal, parce que, écrit-il textuellement :

«la métroppole québécoise est le refuge d'une arrière-garde de lyricomanes pour lesquels l'histoire de l'opéra commence à Rossini et finit à Puccini, univers dans lequel on tolère vaguement Carmen et quelques Mozart - de préférence pas Die Zauberflöte puisque c'est en allemand!»

L'Opéra de Montréal est fréquenté, dit-il «par un club d'amateurs en voie d'extinction». C'est très méprisant pour le public, ça, et par ailleurs inexact, me semble-t-il. J'ai assisté dans les dernières années à d'excellentes productions qui n'étaient pas signées Puccini ni Rossini: Ariadne auf Naxos (en allemand!), de Richard Strauss, Agrippina de Haendel, La Veuve joyeuse de Léhar. Ils ont aussi présenté Pelléas et Mélisande, de Debussy, que je n'ai pas vu.

Que l'on doive faire davantage pour explorer de nouvelles avenues musicales, je suis entièrement d'accord là-dessus. Mais le problème est avant tout financier, à mon avis: l'ODM étouffe sous les contraintes, aucun metteur en scène ne peut laisser libre cours à son inspiration, il doit toujours rogner partout, y compris sur les artistes qu'il engage, car les gros cachets mangeraient tout le budget - et plus que le budget - de la production.
Et comment se permettre d'être audacieux quand la moindre incursion hors des sentiers battus risque, si elle n'obtient pas un grand succès de fréquentation, de faire couler le bateau tout entier?

En outre, à Montréal, on a toujours l'impression que les égos s'affrontent, que tout le monde cherche à tirer la couverture (argent et gloire) de son côté, et la qualité même des productions en est souvent affectée. C'est très différent à Québec, j'y reviendrai.

Pour qu'il y ait de l'opéra à Montréal, il faudra une volonté politique clairement exprimée, de la part des gouvernements, de la Ville, et des amateurs de musique.

11/03/2006

Encore un haïku

    ressource épuisée    
tout un monde anéanti
showbiz politique

06/03/2006

Coup de blues

J'ai écouté à la télé: Gaz bar blues. Excellent film de Louis Bélanger. Serge Thériault(photo) est magnifique dans le rôle du père qui essaie de maintenir son petit commerce, et de donner une vie intéressante à ses grands garçons. Tous les comédiens sont d'ailleurs excellents.

Ceux qui fréquentent le gaz bar: des types un peu perdus, pas très brillants, avec leurs obsessions, leurs idées fixes, qui se raccrochent à ce lieu comme à une bouée. Cela m'a rappelé un été de ma vie, vers 18 ans, pendant lequel j'ai travaillé au comptoir laitier de mon grand-père, à Saint-Roch des Aulnaies : des gens du village venaient passer un bout de temps, fumer une cigarette, acheter un sac de crottes de fromage ou un cornet de crème molle, tenir des propos plus ou moins cohérents et répétitifs. Il n'y avait pas d'autoroute, alors, la route principale passait dans le village: le dimanche, c'était le défilé incessant, et parfois stressant, des voyageurs, visiteurs, touristes, qui arrêtaient, pressés, pour acheter de la crème glacée. L'humanité, quoi!

03/03/2006

Plaisir d'hiver


Ce soir j'ai été prendre une marche avec une amie. Le jour tombait, le vent était tombé, et la neige tombait doucement. Au retour, devant sa maison, on s'est couchées sur le banc de neige, on a laissé la neige nous tomber dans la face. Je me suis levée parce que j'avais peur de m'endormir, là, tellement j'étais bien. Mon amie a tracé des ailes avec ses bras. Comme quand on était petites !