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15/03/2006

Opéra si!

Dans le numéro 3 du magazine Opéra, je trouve un texte de Christophe Huss, le journaliste du Devoir, à propos de l'Étoile, d'Emmanuel Chabrier, oeuvre présentée à l'Opéra de Montréal en novembre dernier. Je n'ai pas pu y assister, même si cela m'aurait beaucoup intéressée. Présenter cette oeuvre était un pari fou à Montréal, parce que, écrit-il textuellement :

«la métroppole québécoise est le refuge d'une arrière-garde de lyricomanes pour lesquels l'histoire de l'opéra commence à Rossini et finit à Puccini, univers dans lequel on tolère vaguement Carmen et quelques Mozart - de préférence pas Die Zauberflöte puisque c'est en allemand!»

L'Opéra de Montréal est fréquenté, dit-il «par un club d'amateurs en voie d'extinction». C'est très méprisant pour le public, ça, et par ailleurs inexact, me semble-t-il. J'ai assisté dans les dernières années à d'excellentes productions qui n'étaient pas signées Puccini ni Rossini: Ariadne auf Naxos (en allemand!), de Richard Strauss, Agrippina de Haendel, La Veuve joyeuse de Léhar. Ils ont aussi présenté Pelléas et Mélisande, de Debussy, que je n'ai pas vu.

Que l'on doive faire davantage pour explorer de nouvelles avenues musicales, je suis entièrement d'accord là-dessus. Mais le problème est avant tout financier, à mon avis: l'ODM étouffe sous les contraintes, aucun metteur en scène ne peut laisser libre cours à son inspiration, il doit toujours rogner partout, y compris sur les artistes qu'il engage, car les gros cachets mangeraient tout le budget - et plus que le budget - de la production.
Et comment se permettre d'être audacieux quand la moindre incursion hors des sentiers battus risque, si elle n'obtient pas un grand succès de fréquentation, de faire couler le bateau tout entier?

En outre, à Montréal, on a toujours l'impression que les égos s'affrontent, que tout le monde cherche à tirer la couverture (argent et gloire) de son côté, et la qualité même des productions en est souvent affectée. C'est très différent à Québec, j'y reviendrai.

Pour qu'il y ait de l'opéra à Montréal, il faudra une volonté politique clairement exprimée, de la part des gouvernements, de la Ville, et des amateurs de musique.

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